Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
« WikiLeaks ! I love WikiLeaks ! » C’était pendant la campagne électorale. Le candidat Trump insistait, de meeting en meeting : il adorait WikiLeaks. Car à l’époque, les révélations des équipes de Julian Assange servaient ses intérêts, en mettant Hillary Clinton dans l’embarras.
Mais le temps a passé, et voilà le président Trump ennuyé par les nouvelles révélations des pirates informatiques. Tous les élus sont d’ailleurs sur la même longueur d’onde : comme la démocrate Dianne Feinstein, ils ne condamnent pas publiquement les méthodes de l’agence de renseignement, mais ils veulent savoir comment on en est arrivé là.
« C’est le troisième prestataire qui s’est rendu responsable de fuites… C’est de l’espionnage caractérisé. On a commencé avec Snowden, et là, c’est semble-t-il un prestataire qui a tout donné à Wikileaks. Je pense que nous devons vraiment nous pencher sur le problème des prestataires. »
Les élus rejettent la responsabilité des fuites sur les prestataires extérieurs. La Maison Blanche, embarrassée, se défausse sur l’administration Obama et la CIA joue la grande muette.
Toutefois l’agence ouvre officiellement une enquête, et publie un communiqué pour expliquer dans la plus parfaite langue de bois que « les pirates mettent en danger les agents américains sur le terrain, et aident les ennemis des Etats-Unis ». Un texte, qui pour tous les spécialistes, vaut authentification des révélations de WikiLeaks.