A la Une: la bourde des Oscars à l'annonce du prix du meilleur film

« C’est une erreur, c’est Moonlight qui reçoit l’Oscar du meilleur film ! »  La La Land repart des Oscars avec six récompenses, mais c’est donc Moonlight qui a été sacré meilleur film après un cafouillage suivi par des millions de téléspectateurs en direct, s’offusque le Los Angeles Times. La mauvaise enveloppe a été donnée aux présentateurs du prix Warren Beatty et Faye Dunaway… « C’est la première fois en 89 ans d’existence que la cérémonie des Oscars se trompe dans l’attribution du prix du meilleur film », fait remarquer Semana qui reproduit, comme la plupart des sites d’information, cet extrait chaotique de la cérémonie diffusée dimanche soir.

Mais ce qui a fait la force de cette édition des Oscars, ce sont les multiples messages politiques, souligne le Los Angeles Times. A l’image de celui de l’animateur Jimmy Kimmel qui fait allusion à la politique anti-immigration de Donald Trump : « Cette émission est regardée dans plus de 225 pays qui maintenant nous détestent », a-t-il déclaré.   

Et la presse mexicaine se délecte de ce moment…

Les nommés aux Oscars avaient épinglé un ruban bleu en soutien aux migrants, dès leur apparition sur le tapis rouge. Un symbole, explique La Razón, lancé par l’association de lutte pour les droits civiques ACLU, qui a sollicité les étoiles de Hollywood pour sa campagne contre la politique migratoire de Donald Trump et pour le respect des droits constitutionnels et des droits individuels.

L’acteur mexicain Gabriel García Bernal remettait les récompenses du meilleur court métrage d’animation à Piper des studios Pixar et du meilleur film d’animation Zootopia de Disney, relève Excelsior. Il en a profité pour faire un discours sur les migrants et le mur de Trump. « En tant que Mxicain, Latino-Américain, en tant que travailleur migrant et en tant qu’être humain, je suis contre tout type de mur qui voudrait nous séparer. »

Autre moment fort de cette cérémonie des Oscars, le nombre de nominations d’Afro-Américains

Six Noirs étaient nommés cette année, une correction par rapport à ce qui a été considéré comme un manquement grave l’an dernier et qui avait été surnommé avec le mot-dièse #OscarSoWhite, les Oscars trop blancs, rappelle le Los Angeles Times. Et c’est l’Afro-Américaine Viola Davis qui a remporté son premier Oscar pour le meilleur second rôle féminin, aux côtés de Denzel Washington dans Fences. Selon le Washington Post, elle a fait un discours remarqué dans lequel elle a insisté sur l’importance de déterrer ces histoires enfouies des vrais gens pour les porter à l’écran, comme celle de Fences.

Les prix attribués à la cérémonie des Oscars symbolisent une forme de résistance

La plupart des gagnants ont tout de même évité les commentaires politiques dans leurs discours, fait remarquer le Los Angeles Times, « ils ont préféré montrer plutôt que parler », une allusion au ruban bleu épinglé sur leurs tenues de gala. Le quotidien cite tout de même plusieurs moments-clés : Mahershala Ali, Afro-Américain, qui interprète un trafiquant de drogue dans Moonlight, est le premier musulman à recevoir un Oscar pour le meilleur second rôle masculin.

L’Iranien Asghar Farhadi est récompensé pour le meilleur film en langue étrangère, mais il a boycotté la cérémonie pour protester contre le décret migratoire de Donald Trump. Et puis les casques blancs, sur les secouristes des zones rebelles en Syrie, a reçu l’Oscar du meilleur court métrage documentaire. Pas d’hésitation pour USA Today : il est clair que « l’interdiction d’entrée des musulmans en prend un coup ».

Tensions parmi les Indiens installés aux États-Unis après un crime raciste mercredi soir dans une ville du Kansas

Trois amis d’origine indienne s’étaient réunis mercredi soir après le travail dans un bar à Olathe au sud de Kansas City, lorsqu’ils ont été pris à partie par un Américain de 51 ans qui a hurlé « sortez du pays ». Puis il est revenu avec une arme et leur a tiré dessus, tuant Srinivas Kuchibhotla et blessant Alok Madasani, tous deux d’origine indienne, âgés de 32 ans, qui travaillaient pour une firme de haute technologie, rapporte le Kansas City Star. Un autre jeune homme qui a voulu s’interposer, Ian Grillot a lui aussi été blessé. Le tireur a été arrêté. « Je croyais qu’ils étaient du Moyen-Orient », s’est-il justifié.

Le FBI enquête pour déterminer s’il s’est agi d’un crime raciste au niveau fédéral
 
C’est ce qu’indique le Kansas City Star. Alok Madasani a rendu hommage à son ami décédé, une marche et une veillée étaient organisées hier soir en présence de centaines de personnes. « C’est un crime insensé qui a pris la vie de mon ami ». « Pour nous, les États-Unis étaient synonymes de gens travailleurs et désintéressés, ce meurtre, c’est un acte isolé qui ne reflète pas le véritable esprit du Kansas, du Midwest et des États-Unis », a-t-il conclu dans un déluge d’applaudissements, en prônant la tolérance pour la diversité et l’humanité.

« Après ce crime au Kansas, nous sommes tous musulmans », s’exclame l’éditorialiste de USA Today, un Américain d’origine indienne de confession hindou. Après ce crime et la multiplication des propos hostiles aux étrangers depuis l’investiture de Donald Trump, les Indiens craignent de se rendre aux États-Unis, relève le New York Times.

En Colombie, l’ELN a reconnu son implication dans l’attentat près des arènes de Bogota où un policier avait été tué

C’est dans un tweet diffusé ce dimanche que l’ELN a revendiqué cet attentat du 19 février dernier à Bogotá qui avait fait un mort et 26 blessés, dont 24 policiers,rapporte El Tiempo. Dans ses tweets, l’ELN insiste sur la nécessité d’un cessez-le-feu bilatéral immédiat, et regrette que le gouvernement leur impose de commencer à dialoguer en plein conflit. Le gouvernement colombien a averti que le processus de paix entamé à Quito avec la dernière guérilla de l’ELN, l’Armée de libération nationale, ne pourra pas avancer si elle n’abandonne pas la violence, indique El Colombiano.

Selon le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas, l’ELN est responsable des attentats à l’explosif commis à Bogotá et dans d’autres régions du pays, souligne le journal. Depuis 2015, Bogotá a subi près de 30 attaques à l’explosif, la plupart perpétrés par l’ELN, affirme Semana, selon lequel l’ELN applique « la stratégie de la terreur. »

Au Chili, de fortes pluies ont causé des inondations et privé d’eau potable plus d’un million de foyers autour de Santiago

Ces inondations ont causé la mort de 4 personnes, 19 sont portées disparues rapporte La Tercera. Selon le site d’information Emol, l’entreprise Aguas Andinas a pu rétablir l’eau courante à 50 % des usagers de Santiago. Mais les coupures pourraient se prolonger, car de fortes précipitations sur un sol sec ont tout emporté et sali les stations d’épuration, explique le site.

Mais pour les experts, ces pluies amenées par des courants chauds d’Amazonie se sont abattues en trop forte quantité et avec une fréquence bien plus élevée que d’habitude dans la précordillère et ont dévalé les pentes. Pour le géographe Pablo Sarricolea, c’est principalement dû à « l’augmentation de la température, à cause des changements climatiques ». Et selon l’ingénieur Rodrigo Cienfuegos, la planification urbaine doit être améliorée. « Personne ne devrait habiter sur une zone à risque » conclut un spécialiste de la gestion des catastrophes, cité dans La Tercera

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