Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
En treillis et fusils d'assaut, les soldats de l'armée et de la marine ont commencé à se déployer dans la ville. Ils auront le rôle et les prérogatives de la police. Et pourront par exemple effectuer des fouilles et des interpellations dans les transports publics.
Avant le carnaval, qui doit commencer officiellement dans dix jours, le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro a obtenu un ordre présidentiel pour ce déploiement de force. Les soldats devraient rester sur place jusqu'à la fin des festivités qui attirent plus d'un million et demi de touristes venus de l'étranger et de tout le Brésil. La sécurité des quartiers chics et des plages, comme celle de Copacabana, a été confiée aux fusiliers marins.
Malgré cette intervention massive des forces armées, les autorités assurent que la situation est sous contrôle. Mais la ville de Rio est en ébullition. Les caisses de l'Etat sont vides, les salaires des fonctionnaires sont payés avec plusieurs mois de retard, dont ceux des policiers militaires, qui n'ont pas le droit de grève. Alors depuis plusieurs jours, leurs familles bloquent les accès à leur caserne pour les empêcher de patrouiller. Sans succès pour l'instant. Mais les autorités ont décidé de militariser le carnaval pour en garantir son bon déroulement.