Pérou: l'ex-président Toledo visé par la justice dans une affaire de corruption

Il y a quelques semaines, l'entreprise Odebrecht a reconnu face à la justice américaine avoir payé certains fonctionnaires de 12 pays pour obtenir des contrats, dont l'un au Pérou, où plusieurs personnes ont déjà été arrêtées. C'est désormais l'ex-président Alejandro Toledo qui est dans le collimateur de la justice. Sa maison a été perquisitionnée samedi 4 février au matin après avoir été accusé d'avoir reçu un pot-de-vin de 20 millions de dollars de la compagnie brésilienne Odebrecht.

Avec notre correspondant à Quito,  Eric Samson

Documents, vidéos et objets divers ont été saisis en l'absence d'Alejandro Toledo, qui a quitté le Pérou pour dicter une conférence aux Etats-Unis. La perquisition a été décidée suite à la confession de Jorge Barata. Cet ex-dirigeant de la compagnie Odebrecht au Pérou collabore avec la Justice pour obtenir une réduction de peine.

Il affirme avoir été contacté en 2004 par Avraham « Avi » Dan On, chef de la Sécurité du Palais Présidentiel à l'époque d'Alejandro Toledo. Selon Barata, l'ex-président aurait dans un premier temps demandé 35 millions de dollars pour qu'Odebrecht obtienne le contrat de construction des segments II et III de la route interocéanique sud.

Selon des documents de la justice cités par le site web Ojo Público, le paiement aurait finalement été réduit à 20 millions de dollars, payés entre 2006 et 2010. Avi Dan On était également l'homme de confiance de l'entrepreneur Josef Maiman.

Ce dernier est cité par le parquet dans l'affaire dite « Ecoteva », le transfert de 91 000 dollars de la compagnie brésilienne Camargo Correa pour financer des achats immobiliers et des paiements d'hypothèques de la famille de l'ancien président Toledo qui pourrait faire l'objet d'un mandat d'arrêt dès lundi 6 février.

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