Colombie: les FARC sortent du maquis pour une «dernière longue marche»

En Colombie, les guérilleros des FARC ont entrepris leur « dernière longue marche » pour rejoindre les zones dites « de transition ». Il y en a 26, réparties sur tout le territoire. C'est là que les rebelles vont déposer définitivement leurs armes d'ici à six mois, sous le contrôle de l'ONU : 4 329 avaient atteint les points de rassemblement mardi. Deux mille sont encore attendus mercredi, selon les chiffres donnés par le gouvernement.

Avec notre correspondante en Colombie, Marie-Eve Detoeuf

Pour les partisans de la paix négociée, le spectacle est émouvant. Par dizaines, les guérilleros se sont mis en mouvement à pied, en camion, en chaloupe, à dos de mule. En ordre. Tous en armes. Tous avec leur sac à dos, parfois avec leurs casseroles ou leur matelas. Certains avec un chien, ou un perroquet sur l'épaule, ou encore avec leurs poules et leurs cochons.

La dernière longue marche des FARC a été une opération d'envergure. Il a fallu tout coordonner avec l'armée pour garantir la sécurité des guérilleros. Après 52 ans de maquis, ils sont évidemment méfiants.

Retards

D'autant plus que les zones d'accueil ne sont pas prêtes. La construction des abris y a pris du retard, la nourriture promise par le gouvernement n'arrive pas toujours et, dans certaines régions, les paramilitaires menacent.

Mais le délai du 31 janvier a été tenu. Et le déplacement des quelque 6 000 guérilleros s'est effectué sans un seul incident. Les FARC, une fois encore, ont fait preuve de discipline. Et de leur volonté de paix.

 → A (RE)LIRE : Colombie: François Hollande chez les FARC, un appui au processus de paix


 ■ D'anciens guérilleros en danger ?

En parallèle de ce processus de désarmement, l'Unité des victimes, l'organe gouvernemental, s'est inquiétée ce mardi de l'assassinat de 17 leaders sociaux depuis le 1er décembre, date de la ratification des accords de paix. Mais selon Carlos Guevara de l'association Somos Defensores, (« Nous sommes des défenseurs »), il y a eu bien plus d'assassinats, une quinzaine rien qu'en ce mois de janvier. Il appelle les autorités à enquêter et à mettre en oeuvre les programmes de protection, alors que les anciens guérilleros revenus à la vie civile pourraient être les prochaines cibles.

Partager :