Ecouter la litanie des crimes commis par Hector Albeidis, ancien médecin de la guérilla colombienne des FARC, donne la chair de poule, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.
D’après les accusations qui pèsent contre lui, entre 1998 et 2004, c’est à dire pendant six ans, dans la jungle de Colombie, il obligeait des combattantes de la guérilla, certaines très jeunes, à avorter et ce indépendament du temps de gestation (certains foetus avaient près de huit mois), et sans hygiène ni soins. Il aurait 300 avortements forcés à son actif.
Albeidis, surnommé le « docteur Mengele », obligeait ces mêmes femmes à se défaire des embryons tués et à les jeter. Hector Albeidis, qui a réussi à sortir de Colombie en 2005, et avait demandé en vain l’asile en Espagne. Pourtant, à force d’insistance, il avait obtenu en 2015 la nationalité espagnole.
En décembre 2015, il avait été arrêté par la justice à Madrid, pour crimes contre l’humanité. L’extradition vers Bogota n’était qu’une question de temps. L’Espagne qui fut longtemps la référence la justice universelle participe par ce geste à renforcer la coopération internationale contre les auteurs de crimes contre l’humanité.