Donald Trump a donc signé le décret pour bloquer l’arrivée de réfugiés syriens et pour construire le mur à la frontière mexicaine, titre le New York Times. Selon le quotidien, la multiplication de ces décrets constitue « une utilisation agressive du pouvoir présidentiel basé sur la vision nationaliste de monsieur Trump ».
Les décrets sur l’immigration ont été largement condamnés par les associations de droits civiques, des groupes religieux et des organisations de défense des migrants selon lesquels ces politiques sont nocives, contre-productives, très coûteuses. Des politiques qui vont à l’encontre de la tradition américaine d’accueil, s’émeut l’éditorialiste du Washington Post, même si du temps d’Obama le nombre d’expulsions d’immigrés clandestins était très élevé.
« Le Mexique ne paiera pour aucun mur », a déclaré le président mexicain
Dans un message vidéo, Enrique Peña Nieto a réprouvé la décision du gouvernement de Donald Trump de lancer la construction du mur et a demandé le respect. « Le Mexique ne paiera pour aucun mur », a-t-il martelé. Il a déclaré qu’il viendrait en aide à tout migrant mexicain qui serait en difficulté, rapporte Excelsior. « Les 50 consulats du Mexique aux États-Unis se transformeront en d’authentiques défenseurs des droits des migrants », a-t-il promis. « Nos communautés ne sont pas seules. Le gouvernement mexicain leur portera toute l’assistance légale qui garantira la protection dont ils ont besoin », a-t-il assuré.
Une délégation mexicaine se trouve à Washington pour préparer la visite du président mexicain prévue le 31 janvier prochain, rappelle Milenio. Une visite que les Mexicains lui demandent d’annuler. Enrique Peña Nieto dit attendre le retour de cette délégation pour décider des prochaines étapes.
Les pays d’Amérique Centrale sont inquiets des actions que les États-Unis pourraient mettre en œuvre
Le ministre guatémaltèque des Affaires étrangères Carlos Raúl Morales rappelle dans Prensa Libre que le Guatemala est un pays de migrants : 3,5 millions de Guatémaltèques vivent aux États-Unis, et les transferts d’argent ont représenté plus de 7 milliards de dollars en 2016, soit 40 % des rentrées d’argent pour le pays.
Une des inquiétudes est que les États-Unis augmentent le taux d’imposition de ces transferts d’argent, qui serait un moyen pour faire payer le mur, ce qui serait catastrophique pour l’économie des pays d’Amérique Centrale, prévient El Heraldo, mais c’est peu probable que cette mesure soit mise en œuvre, selon le président de la Banque centrale du Honduras. Le Salvador craint aussi les expulsions des immigrés clandestins ayant commis des délits, une fois qu’ils auront purgé leur peine, rappelle El Mundo.
Plusieurs maires de grandes villes américaines défient Trump en annonçant qu’ils continueraient à maintenir les « sanctuaires » pour les migrants
Les maires de New York, Los Angeles, Chicago et d’autres villes plus petites comme New Haven, Syracuse, ou encore Austin au Texas ont déclaré qu’ils étaient prêts pour mener un combat de longue haleine, prévient le New York Times. Le décret de Donald Trump vise particulièrement ces villes sanctuaire qui ont décidé de ne pas respecter les demandes des autorités fédérales de détenir les immigrés sans papiers et les remettre aux autorités pour leur probable expulsion, explique le journal.
« Nous resterons un sanctuaire », a assuré le maire de Chicago Rahm Emanuel dans les colonnes du Chicago Tribune, « nous ne permettrons pas que les immigrés vivent dans la peur », a renchéri Ed Lee, le maire de San Francisco, malgré les menaces de Trump de couper les budgets fédéraux alloués à la sécurité. Mais selon Ed Lee, cité dans le San Francisco Chronicle, les modalités d’application du décret et les sanctions sont encore bien trop vagues.
Ce mercredi s’est conclu en République dominicaine le Ve sommet de la CELAC, les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes
Les 33 pays de la CELAC ont finalement adopté une timide déclaration contre les États-Unis, fait remarquer El Nacional de République dominicaine. La Déclaration politique de Punta Cana rejette « le racisme et la xénophobie » et demande simplement aux États-Unis de « reconnaître les contributions des migrants dans leurs pays d’origine et de destination ».
En revanche, une inquiétude a été soulevée lors de ce sommet, la relation entre le gouvernement vénézuélien et l’opposition. La CELAC n’a pas manqué de condamner l’embargo américain sur Cuba, fait remarquer Granma, et de son côté Raúl Castro a insisté sur la nécessité pour les 33 pays de la CELAC d’unir leurs voix face au géant américain. Raúl Castro, qui selon le quotidien dominicain Hoy et le Miami Herald, a déclaré qu’il était disposé à poursuivre les négociations bilatérales avec la nouvelle administration américaine.
La présidente chilienne Michelle Bachelet a décrété l’état d’urgence face aux pires incendies de l’histoire du pays qui ont fait 6 morts et 12 blessés
238 000 hectares sont partis en fumée dans six régions du centre du Chili, dont la moitié de la superficie d’une espèce menacée, indique le site Emol. Selon La Tercera, la mort d’un pompier et de deux gendarmes ont intensifié la pression sur le gouvernement, mis en cause pour avoir tardé à réagir face à l’ampleur des incendies qui pourraient en outre avoir été causés de façon intentionnelle. La Chambre des députés devait voter ce jeudi pour demander une commission d’enquête.