Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
C’est sur la pelouse du palais présidentiel que la cérémonie officielle d’hommage aux victimes a eu lieu cette année. Le lieu est symbolique et révélateur du très lent relèvement d’Haïti après la catastrophe, car du palais national il ne reste rien et sa reconstruction n’est pas encore prévue.
A la tribune, la plus haute dignitaire de la religion vaudou Euvonie Auguste a dénoncé cette inertie, cette absence d’action face à ce drame national. « Va-t-on songer aux ravages du tremblement de terre seulement à chaque 12 janvier ? Va-t-on continuer à garder nos bras croisés et abandonner les victimes, laisser la mort de tous ces gens ne servir à rien ? Sept années ont passé, qu’a-t-on fait au juste ? Port-au-Prince montre toujours l’image d’une ville qui émergerait d’une terrible guerre. Haïti est l’héritage que nos ancêtres nous ont laissé. Arrêtons de le gaspiller, travaillons pour ressusciter le rêve de nos ancêtres. »
Aller au-delà des commémorations annuelles et agir pour prévenir les risques, c’est aussi le message des scientifiques haïtiens, mais au-delà des discours, rien de concret n’est encore fait pour apprendre aux habitants quoi faire en cas de séisme.