Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Avec leurs murs aux couleurs vives, ces immeubles à un étage détonnent avec les autres constructions en parpaing. L’espace de plus de 2 000 mètres carrés a été réhabilité par l’Etat grâce à un financement de la Croix-Rouge américaine et avec l’accord des propriétaires. Car plutôt que de rester chacune avec leur petite parcelle, les familles ont accepté de vivre en copropriété, sous le contrôle d’un syndic.
Un modèle qui doit « inspirer la communauté »
Cette première plait beaucoup au président Michel Martelly, venu pour l’inauguration. « C'est certainement un projet qui permet aux gens de vivre dans de meilleures conditions avec cette nouvelle formule de copropriété qu’on a adoptée », a-t-il commenté. « C’est plutôt nouveau pour la population. Un pareil modèle ne peut qu’inspirer notre communauté et renforcer cette cohésion, ce travail entre l’Etat et la population. »
Mais le secteur privé et les propriétaires terriens ne font encore pas totalement confiance à ce système de copropriété. Pourtant, dans la capitale, le parc locatif reste très largement insuffisant et l’Etat n’a pas l’argent pour construire seul. Tout cela complique le relogement des sinistrés du séisme. Il y a toujours près de 65 000 personnes qui, depuis cinq ans, vivent dans des camps de fortune.