Soupçons de piratage russe: Trump refuse toujours de mettre Moscou en cause

Les services de renseignement américains viennent de rendre public un rapport expurgé de 25 pages sur l’ingérence présumée russe dans l'élection du 4 novembre 2016. Il est évidemment moins complet que celui qu’ils ont remis, il y a quelques jours, au président Obama et aux membres des commissions du renseignement des deux chambres du Congrès, et qu’ils ont présenté vendredi 6 janvier 2017 à Donald Trump. Mais il donne tout de même aux Américains une idée de ce que les experts ont découvert.

Pour les services américains, pas de doute : le président Poutine lui-même a ordonné une campagne d’influence visant moins à favoriser l’élection de Donald Trump qu’à assurer la défaite d’Hillary Clinton, à qui le numéro un russe n’aurait jamais pardonné d’avoir organisé des manifestations contre son régime fin 2011 et début 2012.

Selon ce rapport, la Russie continue présentement ses activités de piratage aux Etats-Unis, et Moscou va probablement les étendre à d’autres pays qui vont tenir prochainement des élections, sur la base des leçons tirées dans cette campagne.

« Ce peut-être aussi bien l’œuvre de la Chine »

Donald Trump a pour sa part reçu la version non expurgée - celle remise à Barack Obama et aux élus - des quatre principaux responsables du renseignement aux Etats-Unis, dont les patrons de la CIA et du FBI. Selon le vice-président élu, Mike Pence, la réunion, qui a duré près de deux heures, a été « constructive ».

Mais dans un communiqué, Donald Trump continue de refuser d’accepter le réquisitoire anti-russe éllaboré par les spécialistes. Minimisant le rôle de Moscou, le président élu dit : « Ce peut-être aussi bien l’œuvre de la Chine, d’autres pays ou des groupes extérieurs. »

Une « négligence grave » chez les démocrates ?

Si des groupes et des individus tentent en permanence de pénétrer les systèmes informatiques des institutions américaines, d'entreprises et d'organisations comme le Parti démocrate, plaide Donald Trump, ces piratages n'ont absolument aucun impact sur les résultats de l'élection présidentielle américaine.

Et de tacler dans un tweet la « négligence grave » des instances dirigeantes du Parti démocrate, qui a selon lui « rendu possible » un piratage. Selon lui, des tentatives ont aussi eu lieu contre le Parti républicain, mais les pirates ont échoué. Histoire de renvoyer la responsabilité de cette situation de piratage aux piratés eux-mêmes.

Donald Trump promet un plan « anti-piratage »

Donald Trump a « exprimé son respect » pour le personnel du renseignement, lui qui avait dénigré publiquement les services secrets américains durant la campagne. Après son entretien, il vient de demander à sa future équipe de lui soummette, dans les trois mois suivant sa prestation de serment du 20 janvier, un plan pour mettre fin aux cyberattaques.

Pour être juste, notons que le rapport précise que la Russie n’a pas manipulé les systèmes électoraux américains. Mais Donald Trump ne veut pas qu’on l’accuse d’avoir été élu grâce aux Russes, explique notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet.

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