Avec notre envoyé spécial à Las Vegas, Grégoire Pourtier
La presse a désespérément attendu François Fillon, imaginant qu'il traînait dans les travées infinies et souvent fascinantes du salon. En fait, il était pris dans les embouteillages, et à ce niveau, la technologie n'y pouvait rien. « J’ai compris que la voiture automatique, guidée par toutes sortes de technologies, allait bientôt voir le jour. A Las Vegas, il y en a besoin », a-t-il ironisé.
Le candidat à la présidentielle a toutefois trouvé le temps pour présenter à une centaine d'entrepreneurs français son plan numérique, assurant que « le pétrole du XXIe siècle, c'était la data ».
Parlant d'une « nouvelle frontière à conquérir », il a déroulé un programme fait d'allègement des rigidités du droit du travail et de baisses de la fiscalité. Son ambition ? Que la France soit à la pointe de l'innovation. « Je veux que la France devienne une "smart-nation". Son excellence informatique et mathématique peut lui permettre de devenir un leader mondial de l’intelligence artificielle. La transformation digitale doit se diffuser partout et devenir l’un des moteurs de notre économie. »
François Fillon promeut la commande publique plutôt que le financement public pour aider les start-up, même s'il dit aussi qu'il veut largement réduire leurs charges. Et il en est convaincu: la révolution numérique est un enjeu éthique et de souveraineté, mais au final, son effet sera positif.
■ Le ministre de l'Economie vient soutenir les start-up françaises
Toute la matinée, Michel Sapin est allé de stand en stand pour découvrir les innovations, géniales ou déroutantes, des start-up françaises. La créativité nationale le ravit, et les créateurs sont ravis de le recevoir. Pour le ministre de l'Economie et des Finances, il est important de valoriser un secteur en vogue. La « French Tech » n'a pas encore un poids économique énorme, mais elle représente l'avenir.
« La France est aujourd’hui devenu un pays favorable à l’innovation, favorable aux start-up. Et elles nous le rendent bien. Elles sont beaucoup plus nombreuses, beaucoup plus nombreuses en France et ici », estime le ministre de l’Economie.
A Las Vegas, il n'y a que les Américains qui soient davantage représentés dans l'espace Euréka Park, dédié aux start-up. Mais Michel Sapin ne veut surtout pas que ces sociétés dynamiques soient un cache-misère, ou qu'elles soient cantonnées au rang de petites entreprises.
« Il faut faire attention à ce discours un peu répété selon lequel il n’y aurait que des start-up naissantes et qu’il n’y aurait pas de grandes entreprises issues de start-up. Non, il y a de très grandes entreprises. On doit être attentifs cependant à aider les start-up qui se développent à passer un certain stade. »
Pour aider à leur financement, le gouvernement a notamment créé le compte PME Innovation. Avec l'ambition de de voir émerger des « Licornes », ces jeunes entreprises valorisées à plus de un milliard de dollars, encore très rares en France.