La semaine dernière, les Etats-Unis se sont abstenus lors du vote d'une résolution de l'ONU réclamant l'arrêt par Israël du développement des colonies juives de peuplement dans les Territoires palestiniens. Donald Trump s'était impliqué en amont pour empêcher ce vote, mais il n'avait pas réussi et la résolution était passée. Une situation inédite, puisque les Etats-Unis avaient jusqu'ici toujours utilisé leur veto dans pareille situation.
Cette position nouvelle de l'administration américaine sortante, qui quittera le pouvoir le 20 janvier prochain, le secrétaire d'Etat John Kerry l'a défendue de nouveau, mercredi 28 décembre lors d'un discours à Washington, tandis que Donald Trump a émis ses regrets. Dèsle vote de la résolution des Nations unies, le 23 décembre dernier, le futur 45e président des Etats-Unis regrettait d'ailleurs sur Twitter « un échec pour Israël aux Nations unies, ce qui rendra la paix plus difficile à négocier ».
Quelques heures avant le discours de John Kerry, ce mercredi, Donald Trump a donc posté sur Twitter cet autre message visible ci-dessus : « Nous ne pouvons pas laisser Israël se faire traiter avec autant de dédain et d'irrespect. Ils avaient l'habitude d'avoir un grand ami avec les Etats-Unis, ce n'est plus le cas. Cela a commencé avec cet horrible traité sur le nucléaire iranien, et maintenant cette résolution de l'ONU ! Tenez bon Israël, le 20 janvier approche à grands pas ! »
Echange interposé
Et puisque Donald Trump a relancé le débat, John Kerry lui a répondu dans son discours, rappelant la ligne historique des Etats-Unis vis-à-vis d'Israël : « Le président Obama et moi savons que la nouvelle administration pourrait prendre un autre chemin, et même opérer un tournant dans la ligne politique américaine vis-à-vis des colonies israéliennes et d'une solution à deux Etats. Ce sera à eux de décider, c'est ainsi, mais nous ne pouvons pas, en toute honnêteté, ne rien faire et ne rien dire quand nous voyons les espoirs de paix s'envoler. »
La solution des deux Etats est la « seule voie possible », considère le secrétaire d'Etat américain, dont le discours était l'un des derniers. Mais si John Kerry a rappelé la vision de l'administration sortante pour la paix au Proche-Orient, qui est la vision historique américaine, c'est effectivement l'administration Trump, qui prendra le relais dans moins d'un mois, qui va décider. Et Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l'Institut de recherche et d'études Mediterranée-Moyen-orient, confirme qu'elle pourrait modifier la posture américaine.