La radio militaire israélienne a rapporté que les discussions au sujet de ces permis, prévues quelques jours après l'adoption d'une résolution à l'ONU condamnant la colonisation israélienne, avaient été retirées de l'ordre du jour du comité de planification et de construction de la municipalité de Jérusalem. Ce comité devait discuter de la délivrance de permis de construire dans plusieurs quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël.
Et c'est à la demande du Premier ministre Benyamin Netanyahu, que ce report a été décidé. Une démarche pratiquemment sans précédent, note notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Le maire adjoint de Jérusalem, Meïr Turgeman, qui préside le comité de planification et de construction, avait indiqué mardi 27 décembre que le vote de vendredi à l'ONU d'une résolution exhortant Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est » ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date. La résolution de l'ONU, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979 - même si elle ne prévoit pas de sanctions- a été approuvée vendredi par 14 pays des 15 membres du Conseil de sécurité.
En s'abstenant, les Etats-Unis ont permis l'adoption de ce texte, qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a vivement critiqué le président américain Barack Obama, accusé d'avoir fait un « coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.
La décision de report intervient, en outre, à quelques heures seulement du discours que doit prononcer le secrétaire d’Etat américain John Kerry sur le Proche-Orient. Et il y a très certainement un lien entre les deux événements. Benyamin Netanyahu préfére en ce qui le concerne attendre l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier. Et il tente de ne pas céder aux pressions de l’aile droite de sa coalition gouvernementale qui elle propose d’annexer sans plus attendre plusieurs parties de la Cisjordanie.