Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Cachée sous un parapluie pour se protéger du soleil, Maria fait la queue depuis près de 3 heures devant cette banque. Employée d'un parking, elle a été obligée de quitter son travail toute la matinée pour venir déposer ses billets de 100 bolivars.
« La semaine dernière, j'ai passé un temps fou à faire plusieurs banques à la recherche d'un distributeur qui marche et qui ait du liquide pour retirer de l'argent. Et aujourd'hui malheureusement, c'est l'inverse : je fais la queue pour déposer cet argent parce qu'il n'a plus de valeur. Je me sens impuissante : on se moque de nous ! », explique-t-elle.
Une colère partagée par ce jeune homme. Face à des guichets bondés, il craint de devoir remettre ça à ce mercredi. « On fait la queue pour acheter de quoi manger ; aujourd'hui devant les banques. Pour les médicaments aussi. C'est le gouvernement des files d'attentes ! La plupart des Vénézuéliens, on en a marre de cette situation, marre de ce gouvernement », s'émeut-t-il.
Alejandra, elle, préfère garder le sourire : elle veut croire que la situation va peut-être s'améliorer grâce aux nouveaux billets qui doivent arriver ce jeudi. « Je vais avoir besoin de liquide pour voyager bientôt : on espère qu'avec ce changement de monnaie, les choses vont s'ajuster. J'attends de voir quel va être notre futur avec les nouveaux billets », déclare-t-elle.
Ce mardi soir, le Président de la Banque Centrale Vénézuélienne a incité les Vénézuéliens à augmenter l'utilisation de leur carte bleue ou à avoir recours au virement bancaire face à l'élimination des billets de 100 bolivars.
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