Au Brésil, la Cour suprême a décidé de maintenir à son poste le président du Sénat, Renan Calheiros, revenant sur la suspension prononcée par un de ses juges, le juge Mello, lundi 5 décembre. Le magistrat avait pris cette décision après l'inculpation du sénateur pour détournements de fonds.
Renan Calheiros refusait de se plier à la décision du juge de la Cour suprême, soutenu par les dirigeants du Sénat qui refusaient de mettre en oeuvre son départ tant que la Cour suprême n'aurait pas confirmé sa décision en assemblée plénière.
La Cour Suprême, réunie en session plénière, a donc maintenu le président du Sénat en fonction mais l'a exclu de la ligne de succession présidentielle à laquelle il peut prétendre en tant que troisième personnage de l'Etat. La présidente de la Cour suprême a toutefois tenu à mettre en garde le Sénat : « Une décision de justice doit être respectée afin que règne l'ordre judiciaire et non pas la volonté de tout un chacun. »
La plus haute juridiction du Brésil a donc fait le choix d'apaiser la crise tout en reprenant la motivation du juge Mello de la Cour suprême qui expliquait qu'une personnalité inculpée ne pouvait occuper une fonction dans l'ordre de succession présidentiel.
Allié du président Michel Temer, Renan Calheiros est poursuivi dans 11
enquêtes pour corruption dont huit sont liées au versement illégal de rétrocommissions par le groupe pétrolier public Petrobras. Il s'est également illustré récemment en prenant la tête d'une fronde parlementaire contre les magistrats anti-corruption en charge de l'enquête sur l'énorme scandale de corruption Petrobras.