Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le 7 novembre, lorsque s’est ouvert le procès de Dylann Roof, son équipe de défense a aussitôt demandé une expertise psychiatrique. Les avocats estiment que le jeune suprématiste blanc n’est pas apte à les aider à le défendre et qu’il ne comprend tout simplement pas l’enjeu du procès. Après expertise, le juge a rejeté l’inaptitude.
Dylann Roof comparaît pour crime de haine, il risque la peine de mort pour avoir tué neuf paroissiens noirs. Lors de son arrestation, le suspect a expliqué que les rescapés avaient désormais pour mission de raconter ce qui s’était passé dans l’église de Charleston.
La décision du juge fédéral, qui permet à Dylann Roof de se défendre lui-même, signifie qu’il prendra la parole et qu’il s’adressera justement à ces survivants et aux familles de victimes. Les avocats, qui se sont élevés contre cette décision, devront rester silencieux, en appui si l’accusé fait appel à eux.
Cette décision du juge fédéral n’est comprise par personne. Ni les victimes qui craignent des paroles inacceptables, ni la défense qui ne voit pas comment Dylann Roof, dans ces conditions, échappera à la peine capitale.