De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
A Downing Street, c'est la consternation : non seulement Donald Trump s'est permis de dicter sa conduite à un autre pays, mais surtout il l'a fait publiquement via Twitter en s'asseyant sur tous les protocoles diplomatiques et alors que Londres et Washington sont censés avoir le plus grand respect l'un pour l'autre en vertu de leur fameuse « relation spéciale ».
Cette intervention inédite et extrêmement désinvolte vient de jeter un froid entre Donald Trump et Theresa May avant même qu'ils ne se soient rencontrés et oblige les services de la Première ministre à réaffirmer toute leur confiance à leur ambassadeur actuel aux Etats-Unis. Sir Kim Darroch se retrouve en effet dans une position difficile au moment même où il s'efforce de forger des liens avec la nouvelle administration américaine.
Nigel Farage, lui, se dit « flatté » et savoure le moment car le leader du parti Ukip qui est depuis longtemps la bête noire des conservateurs se retrouve à nouveau sous les projecteurs mais cette fois grâce à la complicité du plus puissant dirigeant de la planète. De quoi oublier momentanément pour le Ukip, les ennuis à venir. Le petit parti europhobe est désormais dans le colimateur de la Commission électorale britannique qui soupçonne le Ukip d'avoir utilisé des fonds européens pour financer sa campagne pro-Brexit.