Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Après les insultes de la campagne, le temps de la réconciliation est venu entre deux hommes qui ne s’apprécient guère: Romney avait mené la campagne anti-Trump, le qualifiant de « charlatan et d’imposteur », alors que Trump traitait l’ancien candidat de 2012 de « loser », de perdant.
Mais samedi après-midi 19 novembre, le président-élu et son co-listier Mike Pence étaient sur le perron pour accueillir l’ancien gouverneur : poignées de main, tapes dans le dos. Après plus d’une heure de discussions, Trump raccompagne son hôte. Nouvelle poignée de mains, puis Romney s’approche des micros, et déclare que la conversation a porté « sur les divers théâtres nationaux où les Etats-Unis ont des intérêts significatifs ».
« Nous avons discuté de ces domaines et échangé nos points de vue sur ces sujets, une discussion très complète et en profondeur. J’apprécie l’opportunité de parler avec le président-élu et j’attends avec impatience la prochaine administration », a-t-il déclaré.
Après cette courte déclaration, Trump a lancé du perron : « Ça s’est très bien passé ». Mais lui-a-t-il proposé le poste de secrétaire d’Etat ? Un choix qui rassurerait le monde. Silence des deux côtés. L’hostilité de Romney à l’égard de la Russie, avec qui Trump veut resserrer les liens, pourrait rendre difficile sa sélection comme chef de la diplomatie américaine.
En revanche, l’ancien général des Marines, James Matthis, qui a dirigé le commandement militaire au Moyen-Orient, lui aussi reçu hier par Trump à Bedminster, serait en bonne position pour devenir secrétaire à la Défense.