Donald Trump à la Une

Le président élu mobilise toujours les médias nord-américains, avec pas moins de quatre titres sur les suites de l’élection en Une du Washington Post, dont deux consacrés à la diplomatie. Le correspondant du journal à Jérusalem explique comment la droite israélienne voit dans l’arrivée de Donald Trump « une ouverture sur les colonies», et « l'occasion de faire avancer des textes favorables à la légalisation des colonies en Cisjordanie ».

Le deuxième relate le coup de téléphone échangé par Donald Trump et Vladimir Poutine, qui envisagent «
des relations fortes et durables ». « Le président élu a parlé de Vladimir Poutine en termes élogieux pendant sa campagne, rappelle le journal, voyant en lui un dirigeant supérieur à Barack Obama et se disant favorable à ce que les deux pays luttent ensemble contre le terrorisme, notamment contre Daech en Syrie. Des déclarations qui mettent Trump en porte-à-faux avec les faucons républicains, très suspicieux à l’égard de Moscou » Et le Washington Post de prédire : « Pour Trump, c’est avec la Russie que les relations seront les plus délicates  ».

Racisme et dérives

Sur le plan intérieur, la nomination de Stephen Bannon conseiller principal du président élu fait toujours couler beaucoup d’encre. « Stephen Bannon a-t-il des penchants racistes ? » s’interroge le Washington Post, qui répond « Oui, selon ses opposants ». Le New York Times prend moins de gants avec un éditorial titré « Stephen Bannon à la Maison Blanche : la haine est lâchée ». « Tous ceux qui pensaient que Donald Trump allait gouverner en rassemblant vont devoir y repenser à deux fois », écrit l’éditorialiste du quotidien new-yorkais, qui détaille : la nomination de l'ex-patron du groupe de presse d'extrême droite Breitbart News Network a été saluée par l'ancien leader du Ku Klux Klan David Duke comme une « excellente nouvelle », saluée aussi par le chef du parti nazi américain, qui se réjouit du fait qu’ « avec Bannon, peut-être que Donald Trump, finalement, ne sera pas une marionnette aux mains de Washington ».

Sur le même sujet, les médias rapportent de nombreux actes racistes commis ces derniers jours. « Même dans le Massachusetts, bastion de politiciens progressistes, les lendemains de la victoire de Donald Trump ont été émaillés d'incidents racistes, xénophobes ou visant certaines religions », s’alarme le Boston Globe. « Des railleries racistes fusent à station essence de Cambridge. Des insultes et des croix gammées ont été peintes sur les rochers d’une montagne du Massachusetts. Des lettres sont arrivées dans un foyer de Natick, décrétant qu’il fallait bannir les Noirs », détaille le journal, qui annonce « La procureur de l’Etat a annoncé la mise en place d’une ligne téléphonique pour le signalement des agressions et des intimidations – le jour même où le FBI rapporte une augmentation des crimes de haine en 2015 au niveau national, et un nombre d’incidents contre des musulmans inégalés depuis le pic qui avait suivi le 9 septembre 2001 ».

Le Los Angeles Times s’est rendu auprès de la communauté musulmane de Cedar Rapids, deuxième ville de l’Iowa. Une communauté dont les premiers membres se sont installés au début du 20e siècle. «  Au centre islamique de Cedar Rapids, de nombreux musulmans venus avec leurs enfants ont assisté samedi à une rencontre intitulée : "élever une famille en temps de peur", explique le quotidien californien. En principe, il s’agissait d’un dîner avec projection de diapositives pour expliquer aux enfants pourquoi l’islam provoque de la peur. En réalité, ça a plutôt été un groupe de parole pour rassurer une communauté choquée par l'élection, et inquiète pour son futur », analyse le reporter.

Obama devant la presse

Le président sortant a tenu une conférence de presse lundi, la première depuis le scrutin. USA Today en donne un compte rendu détaillé. Le journal souligne le ton très conciliant, voire « presque admiratif » du président sortant à l’égard de son successeur, un ton qui tranche en tout cas avec celui de la campagne.

Au Chili, une grève à la Une

Une grève de la fonction publique qui dure depuis plus de deux semaines. Le conflit porte sur la revalorisation des salaires et le système privé de retraites par fonds de pension, et les négociations n’aboutissent pas. Résultat titre El Mercurio « 35 000 actes médicaux suspendus, et 1 000 tonnes d'ordures accumulées à Santiago. » « Les centres de soin et les hôpitaux en sont à leur 16e jour ouvré sans service normal, et quatre régions sont en alerte sanitaire ». Mais les grévistes ne baissent pas les bras. Le quotidien La Tercera annonce une nouvelle journée de manifestations et donne la parole au contrôleur de la République sur la question des salaires des protestataires: « Ce ne serait pas légal de payer des heures qui ne sont pas travaillées, disons-le clairement. S’ils ne travaillent pas, ils ne seront pas payés, s’ils travaillent ils le seront. »

Haïti se prépare à voter

Le pays continue de panser les plaies de l'ouragan Matthew, et une question se pose : comment va-t-on voter dans les zones dévastées ? Un début de réponse sur le site Alter Presse « Le Conseil électoral provisoire affirme avoir pris des dispositions logistiques pour acheminer les matériels électoraux partout : par voitures, motocyclettes, à dos de mulets ou avec l’apport de personnes, là où les conditions d’accès seront les plus difficiles. Environ 1 200 tentes et 500 bâches sont pré-positionnées pour faire face aux éventuels manquements. Les 300 écoles, églises et autres bâtiments, qui devraient servir de centres de vote et qui ont été endommagés par le passage de l’ouragan Matthew, les 3 et 4 octobre 2016, seront remis en fonctionnement, au plus tard (une semaine avant le scrutin) du 20 novembre. C'est en tout cas ce qu'avait promis le président provisoire Jocelerme Privert ».

 

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