Barack Obama entame sa dernière tournée internationale, avant de laisser son poste au président élu Donald Trump dans deux mois. Première escale ce mardi 15 novembre 2016 : la Grèce, où il n'était jamais allé depuis son élection en 2008.
Le président sortant devrait y prononcer un discours faisant office de testament politique. Mais en Grèce, c'est sur la question de la dette que Barack Obama est attendu, explique notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard.
Dans une interview accordée au quotidien conservateur I Kathimerini, le chef d'Etat américain a indiqué qu'il continuait d'appeler le gouvernement d'Alexis Tsipras à mettre en place les mesures demandées par les créanciers.
Ceci étant, il estime aussi que ces mesures ne permettront pas de retour à la croissance sans « un allégement essentiel de la dette ». Il rejoint ainsi la position du Fonds monétaire international (FMI) de Christine Lagarde.
Crise de la dette : le président solidaire du cas grec ?
Ulrike Guérot, fondatrice du Laboratoire de la démocratie européenne, y voit un « signe de solidarité ». « La Grèce a été très affectée pendant la crise de l’euro. Et beaucoup d’économistes américains tels que Stiglitz, Krugman, ont défendu le cas grec », rappelle-t-elle.
Selon Mme Guérot, le président américain pourrait dire en substance Athènes : « On vous a maltraités et je n’ai pas pu vous visiter quand j’étais président, mais maintenant au moins je peux venir me solidariser personnellement de ce que le pays a dû expérimenter pendant la crise. »
Avant la visite, le porte-parole du gouvernement grec se voulait donc positif. Pour Dimitris Tzanakopou, le président Barack Obama veut « achever sa présidence avec des solutions à une série de problèmes économiques et de politique étrangère ».
Il parle ainsi de visite « de la plus haute importance ». Le gouvernement d'Alexis Tsipras espère que le président des Etats-Unis portera ce message à la chancelière allemande Angela Merkel, opposée à tout allégement à court terme.
Quel bilan pour Barack Obama sur le « vieux continent » ?
Car juste après la Grèce, M. Obama se rendra à Berlin pour dire au revoir à son « amie Angela ». Il verra également les leaders français et britannique. L'occasion au passage de redire son attachement à l'Europe.
Pour Simon Serfaty, professeur de politique étrangère américaine à l'université de Norfolk, le 44e président américain « a sans aucun doute rétabli la réputation des Etats-Unis en Europe et ailleurs, après le mauvais parcours de l’administration précédente, voire des administrations américaines précédentes ».
« A certains égards, ajoute-t-il, le président Obama avait une vision du monde qui était plutôt européenne. Il a fait de très bonnes choses, surtout en 2016. Par exemple son essai de briser l’élan du Brexit lors de son passage à Londres a été très courageux politiquement. »
Selon le professeur Serfaty, M. Obama était donc « apprécié de ce point de vue par les Européens ». « Mais dans des termes concrets, en toute franchise, son parcours a été moins réussi qu’on ne l’aurait espéré et les résultats concrets qu’il voulait affirmer - le traité commercial et autres - sont dorénavant plus que compromis », conclut-il.
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