Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue
L'Australie est une forteresse imprenable, et entend le rester. La coalition au pouvoir a juré qu'aucun clandestin arrivé par bateau ne mettrait jamais le pied dans le pays. Pari gagné ! En 2012, Canberra a déployé sa marine pour repousser les bateaux, et a placé les derniers arrivés - environ 2 000 migrants - dans des centres de rétention sur des îles de l'océan Pacifique. Depuis, les mauvais traitements subis par ces détenus ont provoqué régulièrement les remontrances de l'ONU. L'Australie devait donc trouver une solution. Finalement, ce sont les Etats-Unis qui acceptent d'accueillir ces réfugiés. Ou du moins une bonne partie.
La nouvelle a été accueillie avec soulagement par les migrants, sauf ceux qui ne reverront jamais leur famille, car l'Australie refuse toujours le regroupement familial. L'accord avec les Etats-Unis va permettre de fermer le centre de rétention de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mais celui de Nauru restera ouvert. Le gouvernement australien anticipe en effet un nouvel afflux de clandestins : des migrants qui auraient l'espoir d'accéder aux Etats-Unis via l'Australie. Canberra mobilise donc un nombre de navires sans précédent à la frontière avec l'Indonésie pour refouler les bateaux. Malcolm Turnbull, le Premier ministre, l'a martelé : l'accord avec Washington ne s'appliquera en aucun cas aux nouveaux arrivés.
→ pour approfondir : Comment l’Australie exporte l’accueil de migrants ?