Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Evan McMullin ne s'est lancé dans la course, comme indépendant, qu'en août pour dit-il sauver l'Amérique de deux candidats corrompus et arrivistes. S'il n'aime guère Hillary, il déteste encore plus Donald.
Né dans l'Utah, 40 ans, mormon, ancien de la CIA, spécialiste du contre-terrorisme, Evan McMullin est réaliste : il ne vise pas la Maison Blanche, mais une victoire dans l'Utah le satisferait.
Pour cela, il a préparé un programme qui prend le contrepied de celui de Donald Trump et qui répond aux souhaits d'une population à 60% mormone : « non » à l'expulsion de 11 millions de clandestins, « oui » à la liberté de culte pour les musulmans.
Mormons modérés
Les mormons votent traditionnellement républicain, mais ils ont été choqués par le style du magnat de l'immobilier. McMullin a donc des chances. S'il l'emporte, il sera le premier indépendant à arriver en tête dans un Etat, depuis George Wallace en 1968.
Pour le moment, la course reste serrée entre les deux hommes dans l'Utah. Mais elle l'est aussi au niveau national entre Hillary Clinton et Donald Trump. Avec ses six grands électeurs de l'Utah, McMullin pourrait donc éventuellement les empêcher d'atteindre les 270 dont ils ont besoin pour être élus.
Sauf que dans ce cas, ce serait la Chambre des représentants qui élirait le président. Et comme elle est à majorité républicaine, elle choisirait probablement Donald Trump. Pas vraiment le candidat préféré d'Evan McMullin.