Haïti: l'incertitude plane autour des prochains scrutins

Dans moins de trois semaines, Haïti doit organiser des élections mais le doute persiste quant à la tenue réelle de ces scrutins. Le pays est plongé dans ce processus électoral depuis plus d'un an et demi mais, à cause de fraudes massives, le premier tour de la présidentielle organisé en octobre l'an dernier a été annulé. Le contexte était déjà tendu et les effets dévastateurs de l'ouragan Matthew, passé sur l'île le mois dernier, sont venus compliquer encore plus la situation.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

L'échéance du 20 novembre est « incontournable » pour Léopold Berlanger, c'est ce que le président du Conseil électorale provisoire a rappelé au chef de l'Etat Jocelerme Privert dans une correspondance envoyée ce week-end.

Mais, car il y a un mais, la réussite de ces scrutins ne dépend pas uniquement des efforts du conseil. Leopold Berlanger a indiqué que le gouvernement a 10 jours pour réhabiliter les près de 300 centres de vote partiellement ou totalement détruits par l'ouragan.

Dans ce cours délai, il faut aussi que les accès routiers, endommagés par les pluies de la semaine dernière, soient redevenus praticables. Et Il faut également qu'une quarantaine d'établissements, qui servent pour l'heure d'abris à des sinistrés, soient évacués pour qu'ils puissent servir de centres de vote.

Réaliser tout cela en dix jours ou même avant le 20 novembre paraît mission impossible mais personne, ni le CEP ni le gouvernement, ne veut l'avouer publiquement. Tout l'objet de la lettre de Léopold Berlanger est justement de refuser de voir le conseil électoral assumer seul toute la responsabilité de l'échec qui se profile.

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