Pour l’instant, le climat semble relativement optimiste au Canada. Un optimisme prudent cependant, comme l’a bien expliqué le ministre canadien des Affaires étrangères. Interrogé à ce sujet, Stéphane Dion a expliqué que « chat échaudé craint l’eau froide », rapporte notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas.
Le Premier ministre Justin Trudeau attend pour sa part l’appel du président du Conseil européen avant de sauter dans un avion pour signer l’accord. Mais une chose est claire, le Canada n’entend pas négocier à nouveau le texte qui a été déjà présenté à ses partenaires.
A ce sujet, on peut s’interroger sur ce que les Wallons considèrent comme l'une des avancées obtenues depuis les dernières négociations. A savoir l’existence d’un possible tribunal d’arbitrage pour trancher les différends entre les Etats et les multinationales. Du côté wallon, on parle d’avocats impartiaux pour se pencher sur ces litiges, et peut-être d’une cour internationale. Du côté canadien, par contre, on évoque le texte initial parlant d’arbitrages privés.
Ceci dit, l’accord déjà négocié convenait que les Etats avaient le droit de légiférer en matière d’environnement et de droit du travail. Peut-être que le texte proposé par les Belges spécifie davantage cet aspect de l’entente. Il faudra donc suivre dans les heures et les jours qui viennent comment le Canada va réagir au vote qui aura lieu au Parlement européen.
Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Stéphane Dion, assure en tout cas qu'il n'y a pas eu de renégociation récente, qu'il n'a pas changé « depuis février dernier ». « L’accord est le même et le Canada est impatient de le signer avec ses amis européens », a-t-il fait savoir lors de son passage à Paris, vantant les mérites d'un traité « tout à fait unique ». « On va pouvoir dire au monde entier voici comment on peut agir de façon progressiste, tout en commerçant ensemble. »
Pour l'eurodéputé Vert José Bové, il y a très clairement « un certain nombre d'avancées ». Même si selon lui la signature du document n'est toujours pas acquise.
Mais toute la Wallonie ne se félicite pas de l'accord obtenu par le ministre-président, Paul Magnette. A commencer par les députés de l'opposition. « C'est la grande déception avec beaucoup d'amertume aussi, souligne Hélène Ryckmans, parlementaire wallonne du Parti écolo. On avait mis beaucoup d'espoir dans cette négociation et elle a atterri vraiment sur trois fois rien. Il dit qu'il a obtenu une clause de sauvegarde et de protection pour les importations agricoles, mais premièrement c'était une clause qui existait déjà dans les accords de l'OMC et deuxièmement, elle ne pourra être activée que s'il y a vraiment des circonstances imprévues. Hors le Ceta et l'ouverture des marchés à de la viande de porc ou de bœuf venant du Canada, c'est évidemment un événement prévu, et donc il n'y a rien qui va pouvoir être utilisé réellement pour protéger les agriculteurs des importations massives. »
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