« Le Chili connaît sa pire crise institutionnelle et politique depuis le coup d’Etat militaire de Pinochet, en 1973. » C’est ce qu’a déclaré récemment Ricardo Lagos, ancien chef d’Etat et candidat aux présidentielles de l’an prochain.
Le pays est miné par des scandales de corruption à répétition depuis 2014. A droite d’abord. Des responsables de l’UDI, le principal parti d’opposition, sont soupçonnés d’avoir détourné de l’argent pour la campagne de l’ancien président, Sebastián Piñera.
A gauche, ensuite. La présidente Michelle Bachelet paie lourdement une affaire de trafic d’influence impliquant son fils et sa belle-fille. Le ralentissement économique et l’impopularité de ses principales réformes ont fait chuter sa cote de popularité à 15% d’opinions favorables.
Les seuls qui pourraient tirer leur épingle du jeu lors de ces municipales, ce sont les anciennes têtes de file du mouvement étudiant de 2011. L’un d’entre eux, Andrés Dibán, est en passe de l’emporter à San Miguel, une commune de l’agglomération de Santiago, capitale du Chili.
Mais l’abstention risque d’être massive. Une campagne lui est même dédiée, « Ellos no son Chile », « ils ne représentent pas le Chili », portée par plusieurs mouvements étudiants.
Dans ces élections, un demi-million de Chiliens ne pourront pas voter à cause d’un erreur dans le recensement électoral : ils ont été inscrits avec une mauvaise adresse.