Avec notre correspondante à Santiago du Chili, Claire Martin
Après une bataille qui aura duré 25 ans, les Chiliens vivant à l'étranger vont pouvoir enfin voter. Ce droit, c'est le dictateur Augusto Pinochet qui le leur avait retiré en 1980 lors de la promulgation de la nouvelle Constitution. Il s'agissait alors d'éviter aux exilés qui avaient fui la dictature la possibilité d'influer sur la vie politique du pays depuis l'étranger.
Un droit que le retour à la démocratie en 1990 n'avait pas réussi à rétablir. Une anomalie d'autant plus frappante que les étrangers résidant plus de cinq ans au Chili ont le droit de vote. La faute à qui ? A la droite. Pour la même raison : la crainte que ces expatriés votent majoritairement à gauche et ne les défavorise.
Et cela malgré les chiffres. Car seuls 13 % des Chiliens vivant à l'étranger sont partis pour des raisons politiques. Ils pourront dorénavant voter pour les primaires présidentielles, les élections présidentielles, les plébiscites, les référendums.
Ce droit concernera près de 450 000 Chiliens qui pourront l'exercer dès novembre 2017, lors des prochaines présidentielles. Leur participation comptera d'autant plus qu'on prévoit déjà une forte abstention des Chiliens vivant dans le pays.