Pour la presse américaine, c’est la candidate démocrate qui s’en est le mieux sorti lors du premier débat télévisé entre les deux candidats à la présidence. « Les piques de Clinton ont mis Trump sur la défensive », titre le Washington Post. Même analyse du site d’information Politico : « Clinton l’a touché là où ça fait mal et les réactions rustres de Trump lui ont donné un avantage ». « C’était très bizarre », raconte David Plouffe, l’ancien directeur de campagne de Barack Obama, « Trump a été secoué et s’est concentré sur sa défense. Une attitude très connue des personnes narcissiques », ajoute David Plouffe dans un commentaire à lire sur Politico.
Le site d’information a mené sa propre enquête auprès d’un panel de décideurs politiques tous partis confondus. Résultat : 8 sur 10 pensent que ce premier round s’est conclu par un score de 1 à 0 en faveur de Clinton. Mais d’après certains républicains cela ne veut pas dire que Donald Trump sort forcément affaibli de ce débat.
Peut-on vraiment parler de débat ?
C’est la question posée par le New York Times, car finalement, « c’est un exercice pendant lequel les candidats déroulent par petits bouts leur programme déjà bien connu. Mais si un seul des candidats est sérieux et l’autre se comporte comme une brute sans contenu, on ne peut appeler cela un débat », écrit le New York Times. « C’était un spectacle digne d’une émission de télé-réalité », conclut de journal.
Trump pas très présidentiel
Un tel débat tourne évidemment autour de l’image des candidats. Trump voulait se donner une posture présidentielle. Selon le site The Daily Beast, sa tentative est ratée. Le téléspectateur avait en face de lui trois Trump : le Trump de la campagne, le Trump des primaires républicaines et le Trump de Twitter.
En sortant du débat, le candidat républicain a glissé aux médias que par respect pour la fille de Hillary Clinton, Chelsea, présente dans la salle, il n’a pas évoqué l’affaire de Monica Lewinski. « Aucun doute, le Trump du téléprompteur est définitivement mort et enterré », conclut The Daily Beast.
Autre sujet longuement débattu, la sécurité nationale
Un sujet de prédilection pour Hillary Clinton qui lui a permis de présenter Donald Trump comme incapable d’assumer la présidence du pays. « Son attitude cavalière vis-à-vis des armes nucléaires est extrêmement dangereuse. Un homme qui se sent provoqué par un tweet ne devrait pas avoir ses mains trop près du code nucléaire ».
Donald Trump de son côté a accusé sa rivale d’être responsable de l’émergence du groupe Etat islamique. « Vous parlez d’éradiquer le groupe Etat islamique, mais vous étiez secrétaire d’État quand l’organisation était encore embryonnaire. À présent, elle existe dans 30 pays et vous dites que vous allez les arrêter ? Je n’y crois pas ».
Un échange qui, selon le quotidien canadien Le Devoir, fournit la preuve que les candidats ont des personnalités et des approches politiques diamétralement opposées. « En fait, ce sont deux visions de l’Amérique qui se sont affrontées hier soir », conclut le Miami Herald.