On ne peut pas imaginer deux personnalités plus différentes. D'un côté : Juan Manuel Santos, 65 ans, libéral formé à la London School of Economics, président de la République de Colombie. De l'autre : Rodrigo Londoño, alias « Timochenko », également connu sous le nom de Timoleón Jiménez ; 57 ans, marxiste, grand admirateur de Fidel Castro et ancien étudiant en médecine à Moscou du temps de l’Union soviétique.
Le premier a dirigé, en tant que ministre de la Défense, la plus féroce offensive qui ait été menée contre les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Pendant ce temps, le second gravissait les échelons de la guérilla, qu’il avait rejointe à l’âge de 17 ans. En 2011, Timochenko devient le chef des rebelles, un an seulement après l’élection de Juan Manuel Santos à la présidence colombienne.
« Un adversaire implacable des FARC »
Très vite, Timochenko le guérillero, conscient de la lente agonie de ses troupes, qui sont passées de 20 000 à 7 000 combattants, propose des négociations à celui qui a toujours été, selon ses propres dires, un « adversaire implacable des FARC ». Le président Santos accepte la main tendue.
Ce lundi, lors d'une cérémonie solennelle à Carthagène, les deux ont signé cet accord de paix de 297 pages avec un « boligrafo », un stylo fabriqué à partir de balles utilisées lors du conflit et sur lequel est écrit : « Les balles ont écrit notre passé, l’éducation écrira notre avenir. »
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