Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Ce fut une très belle cérémonie pour l’inauguration d’un musée souhaitée par les Afro-Américains depuis 1950 et dont la construction fut finalement autorisée par George Bush en 2003.
L’ancien président républicain figurait au nombre des invités aux côtés de nombreuses personnalités représentant le monde politique - Bill Clinton était là, mais pas Hillary, ni Trump d’ailleurs - mais aussi le monde artistique : Angélique Kidjo, d’origine béninoise avait ouvert les festivités. Stevie Wonder et Patti LaBelle ont également chanté.
Mais bien sûr le discours le plus attendu était celui de Barack Obama, premier président noir, qui a rappelé la large contribution des Afro-Américains à l’histoire des Etats-Unis.
« Nous ne sommes pas un fardeau pour l’Amérique, ou une tache sur son blason, ou un objet de pitié ou de charité. Nous sommes l’Amérique », a déclaré le président américain.
Barack Obama a souhaité que le musée contribue à unir les Américains quelles que soient leurs origines et à faciliter le dialogue. « Ce musée offre le contexte aux débats de notre époque, a-t-il souligné. Peut-être peut-il aider les visiteurs blancs à comprendre la douleur et la colère des manifestants dans des lieux tels que Ferguson et Charlotte. »
Cela faisait 100 ans que les noirs attendaient ce moment, aussi beaucoup avaient-il les yeux embués quand l’une des grandes figures du mouvement pour les droits civiques, John Lewis, élu de Georgie, a déclaré : « Ce musée n’est pas un bâtiment, c’est un rêve devenu réalité. » Et d'ajouter : « Aussi longtemps qu’il y aura des Etats-Unis d’Amérique, il y aura maintenant un musée de l’histoire et de la culture afro-américaine ».
Des milliers de personnes avaient envahi l’esplanade qui fait face au musée pour suivre la cérémonie sur des écrans géants. C’était une foule mixte. Pour les Afro-Américains, c’était un moment de fierté. C’était aussi un beau moment d’unité entre tous les Américains, qui tranchait avec ce qui se passe à Charlotte.
Pour ouvrir le musée, Barack Obama n’a pas coupé un ruban, mais il a accompagné une famille de descendants d’esclaves qui a sonné la cloche venant de l’une des premières églises baptiste noires de Virginie. Un carillon repris au même moment par de nombreuses autres églises du pays.
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