Autour du cercueil ouvert, les membres de la famille d'Isabel Solà Matas qui ont fait le déplacement partagent leur douleur avec les religieuses de sa congrégation. La religieuse, âgée de 51 ans et originaire de Catalogne, était membre de la congrégation – d’origine lyonnaise – des Religieuses de Jésus-Marie. Elle était en Haïti depuis 2008.
Soeur Sandral Thomas ne cache pas sa peine et sa frustration. « Même si la foi nous fait prendre conscience combien mon pays Haïti est fragile, et que la situation d'insécurité atteint tout le monde, y compris le monde religieux... ça pousse à se révolter et à dire 'non' ! L'enquête ne dira rien, ne conduira à rien. C'est donc une personne qui aura donné son sang de plus et on ne sait pas si on s'en sortira de la situation difficile où l'on est... », témoigne désabusée la religieuse au micro de notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron.
La passagère aux côtés de la religieuse dans la voiture a, elle, été blessée et est toujours hospitalisée. L'attaque a eu lieu dans le quartier de Bel Air à Port-au-Prince, connu pour sa violence et dans la capitale haïtienne la circulation des armes à feu est très élevée. La police affirme que l'enquête suit son cours, les gens réunis jeudi pour les funérailles de la religieuse espagnole n'ont guère d'espoir et les faits leur donnent raison : la liste des gens tués par balles dans la capitale s'allonge chaque semaine sans que justice ne soit rendue.