Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
La justice chilienne vient de s’attaquer à un symbole de la réconciliation tant désirée par le monde politique depuis le retour de la démocratie en 1990. Juan Emilio Cheyre est commandant en chef de l’armée de terre entre 2002 et 2006.
Contrairement à ses prédécesseurs, il reconnaît les violations des droits de l’homme commises par son institution sous la dictature d’Augusto Pinochet dans les années 1970 et 1980. Il espère que « jamais plus » ces violences ne se reproduiront. Le juge Mario Carroza a ordonné son arrestation et sa mise en examen, avec 8 autres officiers, pour complicité d’homicide qualifié.
Les faits remontent à 1973, alors que Juan Emilio Cheyre est un jeune officier de 25 ans basé dans un régiment d’une ville du nord du Chili, La Serena. Un mois après le coup d’Etat, 15 prisonniers politiques y sont fusillés lors du passage de la « Caravane de la mort », un escadron chargé par Pinochet de tuer les prisonniers politiques tout au long du pays.
Le couperet de la justice tombe enfin, plus de 40 ans plus tard. Les familles de victimes se félicitent, l’ancien commandant plaide l’innocence et son avocat crie à la persécution politique.