Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
C'est le vice-président bolivien, Alvaro Garcia Linera, qui a suggéré l'idée lors du récent sommet national de réforme du système judiciaire : créer une peine de prison à perpétuité pour les « viols sur mineurs ayant entraîné la mort ».
La proposition, qui intervient après plusieurs faits divers sordides, a été retenue par le sommet et sera donc débattue sur le fond dans les semaines à venir.
Mais elle a aussi été vivement critiquée par une partie du pays, et notamment par l'Eglise catholique. L'archevêque de Santa Cruz, Sergio Gualberti, a ainsi dénoncé une mesure contraire aux droits de l'homme et qui aurait pour conséquence « la mort civile et sociale » de la personne condamnée.
Une prise de position qui a entraîné un commentaire cinglant de la part du président bolivien : « J'espère que cet évêque qui refuse la prison à perpétuité n'est pas en train de défendre l'évêque qui viole des enfants » a déclaré Evo Morales.
« Il n'y a pas un seul évêque en Bolivie accusé de ce crime » a répondu mercredi l'église. Le sommet de réforme du système judiciaire avait pour objectif de transformer et réhabiliter la justice bolivienne, l'une des plus corrompues et inefficaces du continent. La peine maximale en Bolivie est aujourd'hui de 30 années de prison.