Venezuela: à Caracas, la peur des pillages face aux pénuries

La tension monde au Venezuela où la pénurie alimentaire exaspère la population. Des dizaines de personnes ont exprimé leur colère, jeudi 2 juin, dans le centre de Caracas où des militaires ont été déployés. Dans ce contexte explosif, les commerçants craignent les saccages.

Avec notre correspondant à Caracas,Julien Gonzalez

Les protestations contre les pénuries se multiplient au Venezuela. Des dizaines de personnes ont crié leur colère dansle centre de Caracas, jeudi 2 juin, exigeant la vente de produits régulés, principalement de la nourriture.

La situation était très tendue. De nombreux militaires ont été déployés dans la zone. Par peur de pillages, les commerçants ont baissé les rideaux toute la journée. Ce vendredi, les magasins ont rouvert leurs portes. Leurs propriétaires disent comprendre l’exaspération des Vénézuéliens, mais également redouter les saccages.

Sur l’avenida Fuerzas Armadas, à moins de deux kilomètres du palais présidentiel, au lendemain des protestations, l'ambiance semblait calme vendredi. Une situation qui peut toutefois dégénérer à tout moment, selon Manuel qui tient une charcuterie depuis de nombreuses années. « Avant, ça ne m'était jamais arrivé. Mais ce jeudi, j'ai fermé mon magasin toute la journée. Je crois que les gens ont le droit de protester parce qu'ils ne trouvent plus de quoi manger. Je travaille avec la peur au ventre parce qu'à n'importe quel moment, les gens peuvent saccager mon magasin et je peux me retrouver sans rien », témoigne-t-il.

A plusieurs intersections de l'avenue, les militaires sont nombreux pour assurer l'ordre public. « Une situation de militarisation de la zone » qui ne rassure pas du tout cet autre commerçant portugais : « La situation est tendue, tellement tendue qu'il y a des militaires tout le long de l'avenue. Il y a un camion de la Garde nationale bolivarienne à l'angle, un peu plus haut. Si la situation était calme, ils ne seraient pas là, mais à la caserne. Pour moi, les gens ne se sentent pas plus rassurés quand ils voient des militaires partout dans la rue. Psychologiquement, ça donne l'impression d'être en guerre ». Les protestations se sont poursuivies ce vendredi, notamment dans le quartier d’El Valle au sud-ouest de la capitale.

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