Avec notre correspondante à Bogota, Zoe Beri
30 000 paysans et Indiens colombiens bloquent depuis cinq jours plusieurs grandes routes du pays. Ils dénoncent la situation de pauvreté dans laquelle ils vivent, victimes notamment des accords de libre-échange signés avec les Etats-Unis et l’Europe, dont les produits mettent en danger les leurs sur le marché local.
Les Indiens et les communautés afro-colombiennes exigent aussi le respect de leurs droits culturels et politiques et que ces droits soient pris en compte dans les négociations de paix en cours avec la guérilla colombienne des FARC, à Cuba.
Promesses non tenues
Leurs revendications générales, plus de terres à cultiver et une protection contre certains produits importés, ne sont pas nouvelles. Depuis trois ans, les manifestations sont fréquentes, les promesses du gouvernement sur ces points non tenues, selon les associations paysannes.
Les dirigeants de ces mouvements ont fait l’objet de menaces constantes ces dernières années. Vendredi 3 juin, deux Indiens sont morts, tués, selon les manifestants, par les balles de la police anti-émeute. De son côté, le gouvernement assure que les forces de l’ordre n’ont pas tiré, mais la tension ne cesse de monter. En 2013, les paysans étaient pratiquement parvenus à couper les vivres à la capitale.