Des manifestations ont eu lieu dans toutes les grandes villes mais elles ont peu rassemblé : 6 000 manifestants à Santiago selon la police, 1500 à Valparaiso par exemple. C'est que la Centrale unique des travailleurs du Chili (CUT) a beau être le principal syndicat du pays, il ne regroupe que 9% des travailleurs chiliens.
Le syndicalisme a disparu sous la dictature d’Augusto Pinochet dans les années 70 et 80. Le dictateur a non seulement assassiné ses cadres et militants, mais il a mis en place une législation néolibérale qui n’a pas beaucoup changé depuis lors et c’est cette législation que la CUT aimerait voir changer.
La centrale syndicale réclame plus de pouvoir pour les syndicats et une réforme des retraites. Celles-ci sont financées par des fonds de pension, un système très défavorable au travailleur chilien. La CUT entend peser dans le débat autour d’une nouvelle Constitution, qui vient de s'ouvrir grâce à cette mobilisation. L'actuel texte constitutionnel date de l'époque d'Augusto Pinochet.
Les étudiants, lycéens et collégiens mobilisés
Objectifs des jeunes : peser sur les débats au Parlement. Alors que la présidente doit envoyer ce mois-ci son projet de réforme de l’éducation supérieure, les lycéens craignent que cette réforme n’aille pas assez loin.
Depuis l'époque de la dictature, l’éducation supérieure reçoit très peu de fonds publics, ce qui a paupérisé les universités d’Etat et a permis aux universités privées de mauvaise qualité, qui privilégient le profit sur l’enseignement, de pulluler sans grand contrôle.
La confédération des étudiants du Chili, la Confech a donc appelé à commencer aujourd’hui une grève nationale indéfinie. Lundi, il y avait 80 facultés et 20 lycées en grève ou occupés.
Des manifestations prévues
La prochaine manifestation est fixée au 9 juin. Les étudiants espèrent voir refleurir leur mouvement, qui avait vu des centaines de milliers de manifestants dans les rues du Chili en 2011.
Seulement, ils ne jouissent plus de la même popularité. Les gens sont fatigués des actes de vandalisme qui suivent presque systématiquement leurs manifestations pacifiques. Ils sont fatigués aussi de voir leurs enfants rater leur année scolaire ou prendre du retard sur le programme à cause des grèves et occupations. Celle à qui ce climat social ne va pas non plus bénéficier, c’est la présidente Michelle Bachelet déjà au plus bas selon un sondage publié hier, avec 24% de popularité.