A la tête de la coalition de gauche Frente Amplio (« Front large »), Veronika Mendoza est arrivée en troisième position au premier tour, dimanche 10 avril dernier, avec près de 19 % des voix. Elle appelle désormais à voter contre Keiko Fujimori, car selon elle, stratégiquement, le vote nul ou blanc favoriserait la fille d'Alberto Fujimori.
Ceux qui ont subi de plein fouet la dictature de l'ancien président péruvien ne veulent pas envisager la victoire de Keiko Fujimori. A l'instar de Carmen Amaro. Son frère Armando, dont le corps n'a jamais été retrouvé, fait partie des disparus du massacre de La Cantuta, en 1992.
Selon elle, Keiko Fujimori porte une responsabilité dans ces disparitions, car à l'époque, elle assumait le rôle de première dame dans le gouvernement de son père. Carmen Amado fait donc campagne contre elle, même si elle considère qu'aucun des deux candidats « ne nous représente véritablement ».
« Ce que nous savons, explique-t-elle, c'est que si Keiko Fujimori arrivait au pouvoir, ce serait le pire qui pourrait nous arriver, ce serait un grave danger. Dans ce scénario, on fait ce choix pour défendre le pays et la démocratie. Avec cette campagne, nous voulons parler d'une seule voix. Avec nos actions et un travail responsable, nous voulons empêcher que Keiko Fujimori gagne cette élection. »
Le candidat libéral Pedro Pablo Kuczynski, arrivé deuxième au premier tour, mise lui-même sur le vote anti-Fujimori pour l'emporter au second tour. Il souhaite être présent aux côtés de Veronika Mendoza ce mardi 31 mai, lors d'une marche organisée contre Keiko Fujimori dans la capitale, Lima.