Masques hopi: la vente a eu lieu, la contestation aussi

Ce n’était pas la première fois qu'une vente de masques hopi et d’autres objets considérés sacrés par les tribus indiennes des États-Unis a créé la polémique en France. Malgré les demandes d’annulation de tribus de Californie et du Nouveau-Mexique, la maison d’enchères Eve a bien procédé le lundi 30 mai à la vente, à l’hôtel Drouot, à Paris. La presse étant interdite dans la salle, les résultats de la vente seront publiés que ce mercredi 1er juin.

Ce lundi 30 mai, les associations de défense des Amérindiens étaient réunies devant l'hôtel Drouot sous la pluie battante. Sur leur pancarte on pouvait lire : « Génocide culturel ».

« Ces objets ne peuvent pas être vendus sur le territoire américain »

Katel, militante d'Idle No More (« Jamais plus l’inaction »), un mouvement autochtone international : « Le but d’être ici c’est de dénoncer du recel d’objets qui ont été subtilisés aux nations hopi. Ce sont des objets sacrés que, en aucun cas, les Amérindiens n’auraient pu vendre. La société Eve qui les met en vente nous dit qu’ils n’ont pas de factures, parce que les Amérindiens ne font pas de facture, ce qui est complètement faux. En sachant que ces objets ne peuvent pas être vendus sur le territoire américain, donc ils viennent les vendre ici en France ».

« Un déni des droits de ces peuples »

La vente de ces masques qui est très restreinte, voire illégale, aux États-Unis est autorisée en France. Sylvain Duez, président du Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques : « Aux États-Unis, il y a une prise en compte des droits des peuples autochtones par leur lutte. En France, malheureusement, ni le ministère de la Culture ni le ministère des Affaires étrangères ne prennent de dispositions pour protéger ces objets. Donc c’est un déni des droits de ces peuples garantis par l’Unesco ».

Une bataille juridique et culturelle

La bataille à la fois juridique et culturelle entre les deux pays dure depuis 2013, date du début de ces ventes et de la polémique en France. À l’époque, la mise aux enchères de 24 masques de la tribu Hopi avait rapporté 520 375 euros.

 

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