L'appel à un monde dénucléarisé lancé par Barack Obama ce vendredi à Hiroshima est largement partagé par les journaux Outre-Atlantique. « Nous devons ignorer ceux qui continuent à promouvoir les bienfaits de la dissuasion nucléaire », estime par exemple le Ventura County Star, un journal local de Californie. « Actuellement nous dépensons 4 millions de dollars par heure pour nos armes nucléaires. Ces dépenses massives empêchent les générations à venir d'affronter des défis majeurs, tels que le changement climatique. Nous devons donc poursuivre la route du désarmement jusqu'à ce que la dernière arme nucléaire soit détruite ».
Même son de cloche dans les colonnes du Bakersfield Journalqui souligne« le risque d'un acte terroriste ou encore d'un accident nucléaire majeur qui font du désarmement un objectif crucial pour toutes les nations du monde ».
Le Washington Postprend un peu plus de recul : « Barack Obama, c’est le cas classique d'un homme politique idéaliste », constate le quotidien. « Ce président a passé huit années à la Maison Blanche, porté par le désir de rendre à l'Amérique une moralité juste ». Sa présidence a débuté avec sa tournée de pardon à travers le monde, et notamment dans le monde arabe, pour reconnaitre que les Etats-Unis avaient perdu leur boussole morale après les attentats du 11 septembre. Et cette présidence se termine avec sa visite à Hiroshima, explique le Washington Post. En quelque sorte, la boucle est bouclée.
Paix en Colombie : le dernier mot revient aux Colombiens
En Colombie le gouvernement demande à la Cour constitutionnelle l'autorisation d'organiser un référendum sur l'accord de paix avec la guérilla des FARC. « Je veux remettre la paix au peuple, pour que ce soit le peuple qui décide si nous devons continuer sur ce chemin », a déclaré le président Juan Manuel Santos lors d'une audience publique devant la Cour. Une audience qualifiée « d’historique » par El Espectador, puisqu'elle représente « le premier pas pour que la politique de paix du gouvernement Santos se transforme en réalité », estime le journal. Pour qu'un référendum puisse se tenir en Colombie, le Parlement et ensuite la Cour constitutionnelle doivent donner leur feu vert.
Et puisque nous sommes en Colombie : il y a du nouveau concernant les trois journalistes disparus dans la région d'El Tarra dans le Nord-Est du pays. Une région décrite par la presse colombienne comme une véritable « poudrière », où se concentrent groupes armés, paramilitaires, trafiquants de drogues et contrebandiers. Le ministre de la Défense a affirmé hier que c'est la deuxième guérilla du pays, l'ELN, qui détenait les trois journalistes, deux Colombiens et une Espagnole, rapporte El Tiempo qui poursuit: « les appels à la libération des journalistes sont unanimes ». Le gouvernement a fait savoir qu'il ne pourrait y avoir de pourparlers de paix avec l'ELN si cette guérilla poursuivait les enlèvements de civils.
Venezuela : l’opposition enquête sur le détournement de 69 milliards de dollars
Au Venezuela voisin, l'opposition, majoritaire au Parlement, a lancé une enquête pour corruption à l'encontre de 88 hauts fonctionnaires de l'administration publique. Parmi eux, des membres actuels et anciens du gouvernement chaviste. Le député Freddy Guevara a révélé hier au public l'existence de cette enquête, dont il est en charge en sa fonction de président de la commission des affaires financières du Parlement, explique le site internet Entorno intelligente.
Selon les enquêteurs, 69 milliards de dollars auraient été détournés par des réseaux de corruption et envoyés sur des comptes à l'étranger. Rien que l'entreprise pétrolière nationale PDVSA aurait ainsi subi des détournements de fonds à hauteur de 7 milliards de dollars. « Avec cet argent, on pourrait nourrir le pays pendant 30 ans », a estimé le député de l'opposition. Les adversaires du gouvernement socialiste veulent maintenant identifier les comptes à l'étranger et rapatrier les fonds au Venezuela.
Chili : radicalisation du mouvement de protestation des étudiants
Au Chili les manifestations d'étudiants ne faiblissent pas. Ils reprochent à la présidente Michelle Bachelet de ne pas aller assez vite pour mettre en place son système d'éducation gratuite, l'une de ses principales promesses de campagne. « Pendant plus de trois heures, le centre de la capitale, Santiago, était la scène de violents affrontements entre forces de l'ordre et étudiants », écrit Terra Chile. « Des manifestations similaires ont eu lieu dans d'autres villes à travers le pays. 117 jeunes ont été arrêtés. 31 policiers blessés ».
« Ces incidents n'arrivent pas par hasard », estime El Mercurio. « Ils font partie d'une nouvelle stratégie des étudiants qui ont manifestement décidé de radicaliser leur mouvement ».