Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Beaucoup de classes étaient vides ce mardi à l'université centrale du Venezuela. L'appel à suspendre les cours pour la journée semble donc avoir été suivi : c'est en tout cas ce qu'affirme Victor Marquez, président de l'Association des professeurs de la UCV.
« Je dirais que plus de 85% des professeurs n'ont pas donné de cours aujourd'hui. Les enseignants meurent de faim : au Venezuela, on a l'habitude de manger une 'reina pepiada', c'est une galette de farine de maïs avec du poulet et de l'avocat. Cela coûte 1 600 bolivars. Un professeur qui ne mange qu'une reina pepiada par jour dépense tout son salaire et n'a plus un seul bolivar pour subvenir à tous ses autres besoins ».
Professeur en sociologie, Samuel Perez ne donne pas cours ce mardi. Beaucoup de ses collègues ont fait le choix de quitter le pays. Lui reste coûte que coûte mais dénonce une situation plus que critique.
« Mon salaire de professeur, c'est à peu près 22 000 bolivars... Soit environ 20 dollars au taux de change parallèle. Donc je suis absolument obligé de chercher d'autres sources de revenus : je conseille des ONG, on me paie pour des articles que j'écris. J'ai fait 10 ans d'études et chez moi, nous survivons tout juste ».
Les professeurs manifesteront ce jeudi dans plusieurs villes du pays.