Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Si les sondages de Donald Trump, désormais seul candidat républicain, sont très favorables en Virginie occidentale et dans le Nebraska, les projections pour la présidentielle de novembre le donne toujours perdant face à Hillary Clinton.
À ce stade, la candidate démocrate est donnée gagnante, avec 10 points d'avance, sur le magnat de l'immobilier, sur fond de crise au sein du Parti républicain. John Gizzi, chef du service politique du site conservateur NewsMax, estime toutefois que les jeux sont loin d'être faits :
« Il y aura d’autres sondages montrant Donald Trump à la traine, mais il faut tenir compte de ce que j'appelle " l'effet Marine Le Pen ", explique-t-il. Elle a souvent plus de voix que ce que prévoient les sondages. C'est pareil pour Donald Trump. Il a fait mieux que prévu dans les États qu'il a remportés. Car les électeurs n'osaient pas dire aux sondeurs : " J'ai voté pour lui. " »
La crise au sein du Parti républicain peut-elle s'apaiser pour porter la candidature Trump ? Jeudi, la rencontre entre le candidat et Paul Ryan, président de la chambre des représentants, permettra d’en savoir un peu plus. Paul Ryan pose certaines conditions pour soutenir le candidat, notamment un respect des fondamentaux du parti, jetés aux orties dans le programme du milliardaire.
Pour l’instant, Donald Trump ne fait pas mine de vouloir céder, estimant que le soutien populaire dont il bénéficie lui permet de se passer à la fois du parti et des élus républicains.
Côté démocrate, Bernie Sanders ne désarme pas
En Virginie occidentale, un État rural très touché par la crise économique et qui voit ses mines de charbon disparaitre, les sondages donnent Bernie Sanders largement en tête devant Hillary Clinton. Mais l'ex-secrétaire d'État, qui domine au plan national, est sûre d'obtenir la nomination du parti à l'issue des 12 primaires restantes.
Si Bernie Sanders sait que le décompte des délégués ne lui est pas favorable sur le long terme, la perspective d'une victoire en Virginie occidentale conforte sa décision de rester en course jusqu'à la fin des primaires au mois de juin.
Pourtant, sur le plan financier aussi, la candidate Clinton semble prendre l’avantage sur Sanders, explique le Wall Street Journal. Effrayés par le programme Trump, certains donateurs de Wall Street ont versé d'importantes sommes d'argent à la campagne de l'ex-secrétaire d'État. Des fonds à l'origine destinés à des candidats républicains qui ont abandonné.
Mais cette réaction des milieux d'affaires ne décourage pas Bernie Sanders. Au contraire, ce dernier se présente comme le candidat investi par le peuple et continue de dénoncer dans ses meetings une Hillary Clinton soutenue par Wall Street. Lundi encore, le sénateur publiait un communiqué pour demander « une réforme profonde des règles de nomination au sein du parti démocrate ».