Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
« Privert, donne-moi mon bureau de vote ! » Faute de scrutin, ils ont été plusieurs centaines de partisans du PHTK à scander ce slogan dans la capitale haïtienne dimanche, hurlant leur colère contre Jocelerme Privert, le président provisoire.
Certains avaient leur carte d'électeur en main, comme Prizan Vieux-Roges. « On a pris la rue pour forcer le Conseil électoral à sortir le calendrier des élections, dit-il. Comme Privert avait 120 jours de mandat, je crois qu'à partir du 14 mai, on ne le considérera plus comme le président. »
Privert a perdu notre confiance
Pour les manifestants comme Johnny Samedi, la sortie de crise revient donc aux députés et sénateurs. « Puisque c'est le Parlement qui a pris la responsabilité d'élire Privert, il va devoir prendre ses responsabilités et nommer un juge qui aura pour objectif d'organiser des élections sous 90 jours », considère-t-il.
« On va avoir la date pour le deuxième tour, mais Privert n'a plus rien à y dire : il a violé notre confiance, on ne peut plus le croire », ajoute Johnny, tandis que les manifestants refusent en bloc toute idée de vérification des scrutins précédents. Car pour les partisans du PHTK, ce n'est qu'un subterfuge pour encore perdre du temps.