Haïti: le nouveau gouvernement face à l’immense chantier électoral

Plus d'un mois et demi après l'installation d'un président provisoire, Haïti dispose enfin d'un nouveau gouvernement, avec quinze ministres dont trois femmes seulement. C'est un pas de plus vers la sortie de la crise politique dans laquelle le pays est plongé car le processus électoral, suspendu depuis le mois de janvier, va pouvoir reprendre. Mais cette mission est loin d'être une formalité et il est impossible que le pouvoir exécutif parvienne à l'accomplir sur le mois et demi de mandat qu'il lui reste.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Organiser les scrutins en souffrance, c'est-à-dire les élections locales, les législatives partielles et le second tour de la présidentielle, c'est l'objectif du gouvernement d'Enex Jean-Charles qui doit dans le même temps répondre aux urgences humanitaires que subit la population.

Le nouveau Premier ministre n'a pu qu'admettre la difficulté de cette mission. « Nous ne doutons nullement de l’ampleur des tâches à accomplir par un gouvernement dont l’action s’inscrit dans une perspective à court terme, assume Enex Jean Charles au micro de RFI. La contribution attendue de tous les secteurs de la vie nationale nous permettra de trouver une issue favorable à cette situation exceptionnelle que traverse notre pays actuellement. »

Mission impossible

Sans surprise, le nouveau Premier ministre appelle donc à l'unité au sein de la classe politique. Et également sans surprise, il s'est gardé de dire qu'il est techniquement impossible de finir le processus électoral d'ici la fin du mandat du président provisoire au mois de mai.

Une réalité que tous les acteurs de la vie politique connaissent, mais que personne au pouvoir n'ose encore évoquer publiquement.

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