Brésil: Michel Temer se voit déjà calife à la place de Rousseff

Après un premier vote favorable à la destitution de la présidente Dilma Rousseff, le vice-président centriste Michel Temer se prépare déjà à prendre sa sucession. La présidente brésilienne l'a accusé mardi 12 avril d'être le « chef de la conspiration » visant à la destituer, à quelques jours d'un vote très serré des députés sur son maintien au pouvoir.

Avec notre correspondant à São Paulo,  Martin Bernard

C’est une déclaration qui aurait dû rester confidentielle qui a mis le feu aux poudres quand elle a été rendue publique. Alors que le procès de destitution contre Dilma Rousseff n’en est encore qu’aux préliminaires, le vice-président Michel Temer semble déjà se préparer activement à sa succession. Il a déjà enregistré un discours dans lequel il évoque la formation d’un « gouvernement de salut public » et prépare la population à des « sacrifices ».

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Des déclarations qui ont provoqué une réaction très virulente de la part de Dilma Rousseff : « S’il restait encore un doute sur le putsch, le simulacre et la trahison en cours, il n’y en a plus. S’il y avait encore un doute quand je dénonçais un coup d’Etat en cours de préparation, il ne peut plus y en a voir. Le masque des conspirateurs est tombé. »

Vote des députés vendredi

Un proche de Dilma Rousseff a également exigé la démission de Michel Temer - le vice-président qui s’était déjà plaint, il y a six mois, d’être confiné à un rôle de figuration. Mais cette fois-ci, ce centriste plutôt discret a bien réussi un coup d’éclat ! Et si le Congrès vote en faveur de la destitution, c’est bien lui qui devra terminer le mandat présidentiel jusqu’à la fin de 2018.

La balle est maintenant dans le camp des députés qui vont se réunir en assemblée plénière à partir de vendredi 15 avril pour statuer sur le sort de la présidente. Or, le Parti progressiste, qui était allié à la majorité au pouvoir, a annoncé qu'il se retirait de la coalition gouvernementale et a annoncé que la majorité de ses 47 députés voteraient en faveur de la destitution de la présidente du Brésil.

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