Le Clan Usuga sévit dans la région de l'Uraba au nord-ouest du pays. Le groupe créé en 2006, après le plan de démobilisation des paramilitaires sous la présidence d'Alvaro Uribe, est formé d'anciens paramilitaires qui se sont réarmés. Sous le nom des « Urabeños », ils ont pris le contrôle de la région frontalière du Panama pour leur lucratif trafic de cocaïne.
Mais depuis huit mois, l'opération Agamemnon par les forces armées colombiennes fait tomber des cellules et des chefs. En réaction, la semaine dernière, le Clan Usuga, qui se fait désormais appeler Autodéfenses gaitanistes de Colombie (AGC), a décrété une « grève armée », en distribuant des tracts faisant régner la terreur dans une quarantaine de municipalités. Bilan : six personnes tuées, dont un commerçant et cinq membres des forces de l'ordre.
Ces bandes criminelles organisées, comme le Clan Usuga, qu'on appelle les « BaCrim », bâtissent leur fortune sur le trafic de drogue, les mines illégales, les extorsions ou les enlèvements.
Ces « BaCrim » sont un sérieux défi aux processus de paix avec les guérillas des FARC et de l'ELN. Elles sont responsables de dizaines d'assassinats de dirigeants syndicaux, sociaux et paysans, le plus souvent commis par des tueurs à gages, laissant les donneurs d'ordres dans l'impunité.