Des centaines de parapluies en raison d'une pluie diluvienne et une nuée de drapeaux, des manifestants vêtus de jaune, bleu ou rouge, les couleurs de la Colombie. La place Bolivar à Bogota a fait le plein ce samedi. Des manifestations ont eu lieu également dans une vingtaine d’autres villes du pays, avec des slogans tels que « Santos traître, démission » ou encore « Santos président des Farc ».
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dire non aux négociations de paix avec la guérilla. Elles accusent le chef de l'Etat de faire trop de concessions aux rebelles.
L'ancien président Alvaro Uribe et son mouvement, le Centre democratico, est à la tête du mouvement de protestation. Ce farouche adversaire des Farc est partisan d'une ligne dure avec la guérilla. « Par cette marche nous lançons une alerte sur le danger que représente pour notre pays l’impunité accordée aux 'narco-terroristes', a lancé l'ancien prédident qui manifestait à Medellin. Cette impunité a été octroyée à un groupe terroriste et un autre est sur la même voie. Et la Colombie n’échappera pas pour autant à la violence ».
Cette semaine, le gouvernement colombien a annoncé qu’il allait engager en Equateur des pourparlers de paix avec l'ELN, mouvement de guérilla qui compte quelque 1500 comabttants. Parallèlement, les discussions menées à Cuba avec les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), engagées fin 2012, doivent se prolonger.
Mais, alors que les groupes paramilitaires connaissent un regain d'activité, nombreux sont les Colombiens qui se disent pessimistes quant à l'issue du processus de discussion engagé avec les Farc. Et la côte de popularité du président Santos s’en ressent fortement.