Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Les deux chambres de la Géorgie avaient approuvé une loi qui permettait aux membres d'une congrégation religieuse de discriminer les homosexuels. Ils pouvaient par exemple refuser de les embaucher, de leur louer un logement ou de leur fournir certains services, au motif qu'ils condamnaient leur style de vie qui était contraire à leurs convictions religieuses. Le gouverneur, Nathan Deal, après plusieurs semaines d'incertitude, a annoncé qu'il opposerait son veto à la loi:
« Je ne pense pas que nous ayons besoin de discriminer pour protéger la communauté des croyants de Géorgie, dont ma famille et moi-même avons fait partie toute notre vie », a-t-il déclaré.
Pression de toutes parts
Mais la décision du gouverneur n'était sans doute pas totalement motivée par de nobles principes : nombreuses, en effet, étaient les grosses sociétés établies dans l'Etat, comme Coca Cola, qui avaient menacé, si la loi entrait en vigueur, de mesures de rétorsion économique. Walt Disney et d'autres studios allaient aussi arrêter de tourner en Géorgie, ce qui aurait priver l’Etat de quelque 800 millions de dollars de revenus par an.
Et la sanction aurait pu être encore plus lourde : la Ligue de football avait prévenu qu'Atlanta pourrait ne pas être prise en considération pour accueillir le Superbowl de 2019 ou 2020.