Avec notre envoyée spéciale à Miami, Anne-Marie Capomaccio
Donald Trump chez les républicains, et Hillary Clinton chez les démocrates sont les grands gagnants de cette soirée. Chez les démocrates, les délégués sont attribués à la proportionnelle et Hillary Clinton creuse l’écart sur Bernie Sanders. On ne voit pas désormais comment le sénateur du Vermont pourrait rattraper l’ex-Première dame.
L’état-major d’Hillary Clinton redoutait les résultats de l’Ohio et de l’Illinois, des Etats où la crise économique a fait des ravages et où Bernie Sanders est populaire, mais l’ancienne secrétaire d’Etat a fait le plein des voix et son horizon se dégage.
Hillary Clinton, qui a salué la campagne de son adversaire, est désormais quasiment assurée de recevoir l’investiture démocrate. Elle a aujourd’hui deux fois plus de délégués que Bernie Sanders. Mais ce dernier a toutefois les moyens de continuer, des moyens financiers et des supporters enthousiastes. De quoi obliger la candidate Clinton à infléchir son discours vers la gauche.
Trump, un candidat qui divise
Dans le camp républicain, Donald Trump conforte son avance même si l'Ohio, où le gouverneur Kasich a gagné, lui échappe. Une victoire pour l’honneur, car John Kasich a malgré tout 500 délégués de moins que Donald Trump. Donald Trump a battu à plate couture Marco Rubio, dans son fief de Floride. Une défaite cuisante qui a conduit le jeune sénateur de Floride à l’abandon. « ... Bien que ce ne soit pas la volonté de Dieu que je sois président en 2016… (ou plus tard d’ailleurs)… et alors que je suspends ma campagne aujourd’hui… je demande aux Américains de ne pas céder à la peur, ni à la frustration… » a déclaré Marco Rubio qui a mis en garde ses concitoyens contre « la politique du ressentiment contre tout le monde » qui risque de briser le parti républicain et la « Nation toute entière ».
Donald Trump va-t-il réussir à rassembler les républicains ou sera-t-il à l’origine d’une transhumance des électeurs vers les démocrates, ou même d’une scission du parti. C'est l'une des questions qui se pose. S’il continue sur sa lancée, il obtiendra le nombre de délégués requis pour la nomination. Le milliardaire a prouvé hier qu’il peut gagner dans les Etats du Nord comme du Sud, dans les Etats ruraux comme industriels. S’il n’obtient pas la majorité absolue des délégués, certains élus envisagent une crise entretenue jusqu’à la convention de juillet et un parti républicain en lambeaux qui choisirait un candidat plus consensuel.