En plus d’être Premier ministre, Fritz-Alphonse Jean, nommé à la tête du gouvernement fin février, devient aussi ministre de l’Intérieur, des Collectivités territoriales et de la Défense nationale. Peut-être est-ce un signe de difficultés rencontrées par l’exécutif à former ce gouvernement, de toute façon voué à être rapidement remplacé puisque la nouvelle équipe a maintenant moins de 90 jours pour « mettre en place de bonnes conditions » pour que le second tour de la présidentielle, les législatives partielles et les élections locales puissent avoir lieu - selon l’accord de sortie de crise signé il y a un mois.
Le futur président élu devra entrer en fonction d’ici au 14 mai. Un délai d’autant plus difficile à tenir que le Parlement pourrait bloquer ou au moins retarder le processus : car maintenant qu’il a un gouvernement, le premier ministre Fritz-Alphonse Jean doit passer devant les députés et les sénateurs pour leur faire voter sa déclaration de politique générale.
Or le bloc minoritaire au Sénat et le bloc majoritaire à la Chambre des députés laissent entendre qu’ils ne vont pas voter la confiance à un Premier ministre qu’ils n’apprécient pas. Quel que soit le résultat, le président provisoire a déjà souligné que le vote concernait la politique générale de son Premier ministre, et non sa nomination… Autre rendez-vous à tenir pour Jocelerme Privert : la formation d’un nouveau conseil électoral provisoire (CEP) en charge de l’organisation des scrutins. Un CEP qu'il n’est pas pour le moment parvenu à former.