Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Jocelerme Privert a choisi Fritz-Alphonse Jean comme Premier ministre après deux semaines de consultations avec les partis politiques et les différents secteurs de la société haïtienne.
Dans son premier discours en tant que chef du gouvernement, cet économiste de formation a appelé à l'union de la classe politique, non sans tacler l'action des précédentes administrations au passage.
« Notre pays se trouve en face de gros défis issus de nos errements. Aujourd'hui, il s'agit de se mettre ensemble, de lier nos énergies, pour faire naître la volonté de faire les choses autrement. Avec le chef de l'Etat, nous avons une mission courte », a-t-il dit.
Et de préciser les deux axes de son champ d'action : « Dans l'urgence, nous devons créer les conditions nécessaires à la réalisation d'élections crédibles, honnêtes et transparentes. Et parallèlement, rétablir la stabilité macro-économique en procédant au redressement des finances publiques. »
Mais le consensus politique recherché a déjà du plomb dans l'aile : le prédécesseur du nouveau Premier ministre, Evans Paul, a ouvertement boudé la cérémonie de prise de fonction de Fritz Alphonse Jean, disant ne pas vouloir s'associer à une violation de la Constitution.