Haïti: l'élection d'un président provisoire fait débat

Un président provisoire devrait être élu, ce samedi 13 février, en Haïti, par les députés et sénateurs haïtiens. Le pays est contraint à cette procédure exceptionnelle puisque Michel Martelly a quitté son poste dimanche 8 février. Il n’avait pas pu passer le pouvoir à un successeur car les élections ont été reportées sine die. L'élection d'un président provisoire permet donc de sortir du vide du pouvoir mais elle est sujette à controverse.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Le mandat du président provisoire ne devra pas excéder les 120 jours, mais ils sont tout de même treize à avoir candidaté au poste. Cependant sur ces treize prétendants, ils sont seulement trois à s’être acquittés, vendredi soir, des 500 000 gourdes, soit environ 7 500 euros, requis pour le dépôt de candidature.

Deux noms se détachent de la liste : Edgar Leblanc Fils, un ancien président du Sénat et Jocelerme Privert, l'actuel président de la Chambre haute. La candidature de ce dernier est d’ailleurs sujette à controverse. Des élus contestent le fait qu’un sénateur en fonction puisse être candidat puisque cela place le pouvoir législatif en position de juge et partie à la fois.

Régime déjà contesté

L'idée de cette élection indirecte insupporte par ailleurs ceux qui ont manifesté pendant des mois contre le président Martelly. Ils ne veulent pas se faire voler les bénéfices de leur lutte par les parlementaires.

Le vote de ce samedi s'annonce donc compliqué en Haïti. De quoi évidemment hypothéquer l'efficacité de ce régime de transition. Pas même né, il est déjà contesté et aura donc bien du mal à remplir ses objectifs, à savoir organiser des élections dans le délai très court de quatre mois.

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